Coupe du monde 2014
Brazuca : « Thomas Müller m’a bien gonflé ! »
Avant la compétition, nous avions rencontré le ballon officiel du Mondial, le désormais célèbre Brazuca. A l’abord des quarts de finale, il nous a accordé une nouvelle interview exclusive. Attention, quand le ballon de la Coupe du monde se lâche, ça fuse (et les jeux de mots foireux aussi) !
Coupedumonde2014.net : Alors, Brazuca, quel effet ça fait d’avoir crevé l’écran 151 fois depuis le début du Mondial ?
Brazuca : Ouh la, faites attention avec les verbes que vous employez, je ne suis pas très fan du verbe « crever » ! Je dois dire que je me sens un peu lessivé, étourdi mais moins stressé. J’ai déjà pulvérisé la performance de cet incapable de Jabulani (ndrl : Jabulani n’avait atteint les buts qu’à 145 reprises en 2010) alors qu’il me reste huit matches à disputer. Donc je suis plutôt tranquille. J’étais déjà une star avant le Mondial, je n’ai fait que confirmer… Maintenant j’espère atteindre les 171 (le record) mais ça sera compliqué. Je n’y arriverai pas tout seul.
Coupedumonde2014.net : Quel est votre souvenir le plus douloureux de ce Mondial jusqu’ici (attention, le ballon n’a pas le même regard que vous sur les épisodes de la Coupe du monde !) ?
Brazuca : J’en ai deux en fait ! Il y a le Nagashi-Geri supersonique de Tim Cahill contre les Pays-Bas (3-2). Ah le salaud ! J’en ai encore des vertiges. Il m’a placé une bourrasque dans la chambre à air, je vous raconte pas... Vingt minutes pour m’en remettre. Mais au moins, ce choc-là a été assez fulgurant pour ne pas me laisser trop de séquelle psychologique. Le pire, je crois que c’est finalement le but de Jermaine Jones contre le Portugal (2-2). Le filou m’a pris à revers, il m’a envoyé une patate, c’est bien simple, on était à Manaus, j’ai cru que j’allais finir à Caracas. Désorienté total ! Et puis le petit filet m’a recueilli alors que je n’espérais plus atterrir en terre connue. Résultat de cette frappe de mule : trois hémorragies internes et deux disques fêlés.
Coupedumonde2014.net : Racontez-nous un peu la première utilisation de la goal-line technology lors de France-Honduras (3-0)...
Brazuca : C’était un match un peu étrange en fait. Je vais vous raconter. Je m’attendais à faire ami-ami avec les crampons honduriens, on sait jamais, ça peut être un bon pied à terre le Honduras... Mais étrangement, ils ont préféré papoter avec les chevilles françaises. Apparemment, sur ce que j’ai vu d’où j’étais, le courant n’est pas vraiment passé entre eux.
Coupedumonde2014.net : Et donc le fameux but avec la technologie ?
Brazuca : Ah oui, désolé, je suis encore un peu à l’ouest à cause de la fin de match qu’ils m’ont fait vivre hier soir lors de Belgique - Etats-Unis. Ben écoutez, ce diable de Benzema me flanque une rouste maison d’abord et je me fracasse sur le poteau. Douloureux. Mais je suis encore assez lucide pour me dire « Mon petit Brazuca, t’es à 3cm du but, ce serait quand même con de pas t’y glisser, pense à Jabulani ! ». Alors qu’est-ce que je fais ? Je m’arrange pour rebondir sur Valladares, je franchis la ligne, je l’entends qui me murmure « Sois pas vache Brazuca, utilise pas ta technologie, on est déjà mené au score ! ». « Mais les règles sont les règles mon pauvre monsieur ! Ballon honnête, ballon vedette ! ». Et là je vibre, classique. Personne n’a rien compris mais le gars Brazuc’ était bel et bien rentré dans le but, ça je peux vous l’assurer.
Coupedumonde2014.net : Il y a quand même un sacré paquet de gardiens qui vous ont bien maîtrisé. On dit que cette Coupe du monde est celle où les gardiens auront le plus brillé de l’histoire...
Brazuca (faisant la mou) : Mouai... Ce n’est pas forcément vrai ! C’est surtout moi qui ai manqué de promptitude dans le dernier geste. Prenez le match entre l’Allemagne et l’Algérie ! Je me suis littéralement fait rouler par les attaquants, j’ai pas vu le jour, le nez dans l’herbe, on me fait jaillir une fois sur dix et moi le nez dans la paille, forcément, je vois plus le jeu. Alors quand on vous décoche une mine dans le gosier, difficile de faire la différence entre un poteau et un gant. Et comme j’étais mal luné, ben je me payais les gants...
Coupedumonde2014.net : Et quels sont vos meilleurs souvenirs de cette première partie de poules ?
Brazuca : Ah ben j’en ai quelques-uns quand même. Evidemment. Lors de Russie – Corée du Sud, Keun-ho me fouette (oui mais moi j’aime ça) tranquille, je fuse vers Igor Akinfeev. Le gars me voit arriver gentiment, il me fait un sourire et me dit pour me provoquer, sûr de lui : « Je vais t’attraper ! » Alors ni une ni deux, j’ai contracté ma vessie en latex, j’ai lâché les gaz (façon de parler) et j’ai bondi de 13 millimètres. Je pensais que ça serait juste mais ça m’a permis d’échapper à ses gants. La tête qu’il a fait ! Si vous regardez les ralentis, vous verrez que je me bidonne en entrant dans la cage. Bon, pour ne pas fausser le résultat, j’ai laissé Kerzhakov m’administrer une choucroute en fin de partie. Même un ballon doit savoir rester sport.
Coupedumonde2014.net : Autre chose ?
Brazuca : Ah oui ! Lors du match entre l’Allemagne et l’Algérie (décidément), je me suis permis une vengeance personnelle. Je sais ce n’est pas bien mais j’en voulais à Thomas Müller. Je lui avais demandé d’être tendre lors d’Allemagne-USA, j’avais mangé chilien et du coup, j’étais ballonné. Pensez-vous ! Cette brute m’a pilonné avec ses crampons pour ouvrir le score, impossible de m’en remettre. Alors vous avez dû le voir, j’ai pris soin de l’éviter lors du huitième ! Ce que je lui en voulais ! Puis finalement, il a commencé à revenir me chercher. Ça m’a bien gonflé !!! Sur un coup-franc, alors qu’il s’élançait pour frapper, je lui ai fait un croche-patte. Le monde entier s’est moqué puis a cru à une combinaison foireuse mais moi ça m’a permis de décompresser un peu. Depuis, rassurez-vous, nous sommes quittes !