Brazuca : « Le meilleur buteur, ce sera moi ! »

C’est dans le cadre singulier de la tropicale Goiânia, où se disputait hier soir la rencontre entre le Brésil et le Panama (remportée 4-0 par la Seleçao), que nous avons rencontré le seul et l’unique Brazuca. Quelque peu secoué, notamment après avoir été expédié avec fulgurance par Neymar dans la cage panaméenne, le ballon qui a été majoritairement constitué sur les terres pakistanaises nous a accordé une interview exclusive.

CM2014.net : Monsieur Brazuca, bonjour et merci de nous accorder une interview. Qu’est-ce qu’on ressent quand on réalise que dans quelques jours, on va se faire rouler par des centaines de stars du football ?

Brazuca : Avant un tel évènement, il est évident que je ressens pas mal de pression, je l’avoue. Pour tout vous dire, la pression dans ma vessie en latex est actuellement comprise entre 600 et 1 100 g/cm². Ca peut paraître beaucoup mais d’après les scientifiques qui m’ont conçu, c’est tout à fait normal.

CM2014.net : Les footballeurs frappent chaque année un peu plus fort, ça a été prouvé par de récentes études calculant la vitesse à laquelle fusent les ballons sur les terrains de football. Est-ce donc douloureux de se prendre un cachou de Hulk ou une sacoche de Toni Kroos ?

Brazuca : Ah ben ça fait flipper, c’est sûr. C’est toujours impressionnant de voir des crampons aiguisés arriver sur vous mais pour cette année, mes concepteurs m’ont parfaitement armé. On a appliqué six pièces de polyuréthane hélicoïdales sur ma membrane de caoutchouc high-tech. Et oui, ça déconne pas chez Adidas mon petit monsieur.

CM2014.net : On peut quand même dire que votre travail, c’est d’en prendre plein la gueule…

Brazuca : Dans un sens oui ! On peut dire ça. Ca demande de la préparation mais j’ai été testé et compressé dans des moules chauffés pour obtenir une rondeur et une résistance parfaites. Mais je tiens à rappeler que je serai le seul et unique acteur de ce Mondial à prendre part à toutes les actions de tous les matches. Ce n’est pas rien. Et puis, on peut considérer que je serai à la conclusion de toutes les occases de but. Dans un sens au Mondial, le meilleur buteur, ce sera moi !

CM2014.net : À notre arrivée à Goiânia, nous avons eu le temps de nous entretenir avec Herbert Hainer (ndrl : le président d’Adidas). Il s’est dit très satisfait par vos performances et il vous encourage à profiter de chaque moment passé sur les terrains brésiliens.

Brazuca : Il m’a dit la même chose, en effet : « Profite, amuse-toi ! » C’est ce que je compte faire bien entendu. Mais avec modération. Quand on est un ballon vous savez, il ne faut pas non plus aller sur un terrain pour s’éclater…

CM2014.net : Grosse nouveauté pour cette Coupe du monde, contrairement à votre prédécesseur très décrié, Jabulani, vous serez aidé de capteurs placés sur les buts afin qu’un scénario à la Angleterre-Allemagne (où un but précieux n’avait pas été accordé aux Anglais) ne se reproduise pas. Dîtes-nous en plus !

Brazuca : Eh bien, je serai le premier ballon 100% honnête. Un vrai détecteur de mensonges roulant. Toutes mes actions dans les cages n’échapperont à personne grâce à une technologie appliquée sur les poteaux. Si jamais je franchis la ligne de but, vous pouvez me croire, je dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

CM2014.net : Vous êtes en tout cas d’ores et déjà la coqueluche des gardiens de but. Hugo Lloris a déclaré à votre sujet que vous étiez « moderne » et que vous offriez « de bonnes sensations ». Qu’est-ce que vous ressentez en entendant ça ?

Brazuca : Ca fait toujours plaisir. Mais c’est assez paradoxal d’entendre des louanges de la part des gardiens quand on sait que mes trajectoires flottantes vont leur mener la vie dure. Parce que oui, j’ai un contrat à respecter. Les organisateurs comptent sur moi pour tromper un maximum de gardiens et tenter de battre le record de 171 buts inscrits lors du Mondial 98.

CM2014.net : Dernière question monsieur Brazuca. Vous avez été conçu majoritairement au Pakistan. Comment ça se passe dans les usines ?

Brazuca : Il y a du mieux d’après ce que j’ai entendu dire. Les chaines de montages étaient réglementaires, les conditions de travail étaient largement mieux respectées qu’il y a quelques années. Les femmes qui participaient à ma confection étaient toutes majeures et payées environ 100 USD, bien au-dessus du salaire minimum du pays. Elle me regarderont fièrement au Brésil même si le football n’est pas très populaire là-bas (le Pakistan est la 159ème nation mondiale). Je les salue d’ailleurs. Adidas a tenté de faire les choses bien, j’ai fait ma part du travail en résistant aux tests passés avec Messi, Gerrard et autre Schweinsteiger. Donc si ce Mondial ne tourne pas rond, croyez-moi, ça ne sera pas de ma faute.