Coupe du monde 2014
Allemagne : la marche de trop pour l’Argentine ?
L’Argentine a rejoint l’Allemagne pour le match final de la Coupe du monde. Mais pour rêver au titre suprême, les camarades de Lionel Messi devront se surpasser, se transcender même et faire oublier une demi-finale indigne de leurs ambitions.
Suite à la qualification de l’Argentine pour la finale du Mondial, on a beaucoup lu sur les réseaux sociaux des allégations telles que « les Pays-Bas ne méritaient pas » ou « qu’est-ce qu’ils faisaient en demies les Oranjes ? ». Si l’élimination des Néerlandais a fait éclater aux yeux du monde leur frilosité offensive, la liesse de l’Albiceleste a masqué son manque de hardiesse mais la défaillance argentine est pourtant on ne peut plus réelle. L’équipe a semblé au bout du rouleau et la dernière marche à gravir face à l’Allemagne, en apparence insurmontable, semble être celle de trop. Mais interrogez Alejandro Sabella, le sélectionneur argentin, lui n’ouvrira pas les yeux sur le manque d’éclat de sa formation. Au contraire même. « Les joueurs ont été extraordinaires, a-t-il déclaré. Ils ont mis du mouvement, ils se sont battus pour la possession de balle. Malgré le score nul, on n’a jamais abandonné la possibilité de gagner, la preuve avec les entrées d’Agüero, Palacio et Maxi Rodriguez. Désormais, on veut gagner cette finale. » L’Argentine n’a jamais abandonné l’idée de gagner mais comment expliquer ces quatre malheureux tirs cadrés sans danger réel ?
Impossible sans un Messi au sommet
Et comment expliquer surtout que la dynamite Léo Messi, attendue comme l’élément déclencheur des offensives sud-américaines, n’ait pas touché le moindre ballon dans la surface adverse ? Comment expliquer que le quadruple Ballon d’Or ait été aperçu en train de marcher au lieu d’aller au pressing quand le ballon végétait dans les pieds néerlandais à quelques mètres de lui seulement ? On avait vanté les bienfaits d’une blessure malheureuse du joueur en début de saison pouvant lui apporter de la fraicheur physique au Brésil mais hier soir, Messi a semblé complètement cramé. Ou bien s’économise-t-il pour la finale ? Ce serait un sacré pari et on en doute sérieusement de toute façon. A voir la libération et le soulagement déformer son visage si souvent inexpressif sur le tir au but victorieux de Maxi Rodriguez, il semble bien que la Pulga ait vu de très près l’embrasement de son rêve suprême. Face à l’Allemagne, il faudra dompter le meilleur milieu terrain du monde pour conquérir le trophée et il faudra un Messi à 100% et pas à 15% comme hier à Sao Paulo pour renverser la Mannschaft. Et nul n’en doute, ça sera très compliqué.
Le favori s’appelle Allemagne
Pour battre l’Allemagne, l’Argentine va avoir besoin d’une bénédiction du ciel au moins aussi puissante que l’a été la malédiction terrible du Brésil (7-1) face aux hommes de Joachim Löw. Javier Mascherano a régné devant la défense argentine hier soir ? L’Allemagne en a, sur le papier, trois comme lui dans ses rangs. Gonzalo Higuain, bien que serré de près, a tout de même donné des sueurs froides aux défenseurs néerlandais ? Mais sait-il que Thomas Müller est au sommet de son efficacité dans ce Mondial ? Cela faisait bien longtemps qu’en terme de dynamiques, on ne s’était plus apprêté à assister à une finale aussi déséquilibrée. Le seul avantage pour l’Albiceleste, c’est que le poids de la pression se retrouve indubitablement sur des épaules allemandes qui en étaient délestées face au Brésil. Avec le succès qu’on connait. Et ça, Sabella n’a pas manqué de lancer le sujet sitôt la demi-finale terminée. « De tout temps, l’Allemagne a toujours été au top, que ce soit au niveau tactique, mental, de la puissance ou de ses joueurs. Ça sera un match difficile d’autant que nous avons une journée de moins qu’eux pour nous préparer. Mais on abordera cette finale comme d’habitude : avec humilité et solidarité. » Humilité et solidarité ? Il faudra certainement plus que ça. Mais la pression sans commune mesure sur l’échine de son adversaire peut être le meilleur atout d’une Argentine qui a encore tout à prouver.