Coupe du monde 2014
Brésil-Chili... évidemment !
Le Brésil et le Chili se retrouvent ce soir en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Ce duel a la particularité d’être un classique du Mondial, surtout à ce stade de la compétition. Un rituel positif pour le Brésil. Une malédiction pour le Chili.
Parfois, on peut vraiment dire que le sort s’acharne. Le 6 décembre dernier, lorsque la délégation chilienne apprend qu’elle hérite du groupe B et qu’elle croisera donc avec le groupe A du Brésil en cas de qualification, il y a des sourires en coin, quelques grimaces. Mais dans les têtes, personne ne veut croire en la réalité d’un nouvel affrontement avec le Brésil dans une Coupe du monde. Près de huit mois plus tard, la réalité crainte au moment du tirage au sort se mue en réalité : une fois encore, l’obstacle brésilien va venir se mettre en travers de la route chilienne. Ce sera la quatrième rencontre entre les deux pays lors d’un Mondial, en toute logique la quatrième dans une confrontation à élimination directe. Et au grand dam, du Chili, ce sera leur quatrième affrontement avec une formation qui les a toujours éliminés et qu’ils n’ont jamais réussi à battre.
Coupe du monde 62 au Chili – Demi-finale - Brésil 4-2 Chili
En 1962 au Chili, le pays hôte a des arguments pour espérer soulever le trophée. Malgré une défaite en phase de poules contre la RFA, le Chili atteint le dernier carré où il retrouve le tenant du titre, le Brésil. A l’Estadio Nacional de Santiago de Chile, la Seleçao prend rapidement les devants par Garrincha. Bousculé par l’enjeu et par son adversaire, le Chili est balbutiant. Le Brésil inscrit un second but à la demi-heure de jeu et malgré deux buts chiliens au cours de la partie, le Brésil finit par s’imposer 4-2 pour retrouver la Tchécoslovaquie en finale (finale qu’il remportera). La malédiction chilienne contre le Brésil est en route.
Coupe du monde 98 en France – Huitième de finale – Brésil 4-1 Chili
36 ans après leur première rencontre en Coupe du monde, Brésiliens et Chiliens se retrouvent au Parc des Princes, en huitièmes de finale cette fois. Les Brésiliens, encore une fois dans la peau du tenant du titre, sont archi-favoris. Avec un Ronaldo en pleine possession de ses moyens, la Seleçao fait respecter la logique grâce à un doublé de son attaquant star et un autre de César Sampaio. Marcelo Salas, excellent dans la phase de poules, sauvera l’honneur pour le Chili grâce à une première tentative contrée de son compère Iván Zamorano. Pour les Chiliens, c’est une nouvelle désillusion face à la Seleçao. Et ce n’est pas la dernière.
Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud – Huitième de finale – Brésil 3-0 Chili
Pour ses retrouvailles avec le Mondial, le Chili voit les choses en grand. Sortie efficacement d’une poule qui comprenait notamment la Suisse et l’Espagne, la sélection coachée par Marcelo Bielsa nourrit de belles ambitions et a bien l’intention de faire enfin tomber la Seleçao. Seulement voilà, à l’Ellis Park de Johannesburg, une fois de plus rattrapé par l’enjeu et par la puissance offensive du Brésil, le Chili manque son match. Une fois encore, les Brésiliens l’emportent largement (3-0) grâce à des réalisations de Juan, Luis Fabiano et Robinho. La malédiction brésilienne est alors plus réelle que jamais. Pour l’hypothétique futur huitième de finale de la sélection chilienne en Coupe du monde, on espère alors certainement que l’adversaire portera un autre maillot.
Incroyable clin d’œil de l’histoire, pour son troisième huitième de finale de suite, le Chili rencontre encore une fois le Brésil. Cette fois, l’ambiance sera toute autre. Les Chiliens auront plus d’expérience grâce à leur parcours d’il y a quatre ans. Mais le Brésil, à domicile, aura, si c’est possible, une plus grande obligation de résultat que lors des trois précédentes confrontations. Donc ce soir, si la malédiction est levée, nous aurons assisté à l’un des plus grands espoirs de l’histoire du Mondial. Si le Brésil s’impose en revanche, comme c’est attendu, le Chili n’aura plus qu’à se lamenter sur son sort et sur cette sournoise malédiction. Et certainement attendre son prochain huitième de finale. Contre le Brésil ? Très certainement.