BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

L'Argentine en finale, le cauchemar brésilien continue

Au lendemain de la qualification poussive de l'Argentine, le Brésil vient de subir un nouveau coup dur. Son ennemi juré jouera la finale de ce Mondial dans son stade mythique quand lui tentera de décrocher une troisième place dans la petite finale. D'où vient cette rivalité ? Eléments de réponse.

Brésil fans

La rivalité entre les sélections brésilienne et argentine est à l’Amérique du sud ce que France-Allemagne est à l’Europe. Deux voisins pour qui la victoire sur l’autre a plus de saveur que n’importe quel autre succès. Michel Raspaud, sociologue spécialiste du football a expliqué à Slate.fr « qu’identitairement, un pays a souvent besoin d’un ennemi amical, d’un voisin à détester ». Même chose chez l’être humain d’ailleurs. Qui n’a pas une connaissance qu’il ne peut s’empêcher de mépriser et pas toujours pour des motifs honorables ? Ne dites pas « moi ! », on ne vous croirait pas.

A peine débarqués au Brésil, les supporters argentins ont annoncé la couleur en chantant dans les rues un hymne contre le Brésil. Traduites, les paroles donnent ceci : « Brésil, dis-moi ce que ça fait d’avoir papa à la maison… Tu vas voir Messi, il va nous ramener la Coupe. Maradona est plus grand que Pelé. » Des banderoles « Dieu est Maradona, le Pape est François, le Roi est Messi » ont également fleuri dans les stades.

Deux grands, deux styles, deux stars

Nous ne parlerons pas ici de géopolitique et de relations entre les deux pays d’autant plus que cette rivalité est avant tout footballistique. L’Argentine et le Brésil sont deux frères ennemis du ballon rond. Au début du XXe siècle, la véritable concurrence était entre les Uruguayens et les Argentins, les Brésiliens étant un peu en retrait. Mais la Seleção a fini par vaincre son complexe d’infériorité et a remporté trois Coupes du monde en 12 ans (1958, 1962, 1970). Dans les années 70, la suprématie brésilienne était incontestable et les coéquipiers de Pelé semblaient n’avoir aucun rival. Mais ça, c’était avant que l’Argentine ne remporte un Mondial en 1978 à domicile. Aujourd’hui, les deux équipes possèdent chacune l’un des meilleurs joueurs du monde, Neymar et Messi, si ce n’est le meilleur joueur du monde avec le quadruple Ballon d’or. Chaque clan de supporters se bat donc pour faire admettre que son petit protégé est supérieur à l’autre.

Deux stars mais aussi deux styles de jeu différents. « Chacun voit d’autant plus en l’autre son plus grand rival que leurs types de jeu s’opposent, fait remarquer Michel Raspaud sur Slate.fr en soulignant la fantaisie, la légèreté et l’inventivité du football brésilien et le jeu argentin « beau et créatif lui aussi, mais plus rugueux, plus truqueur, plus gaucho. » Samba versus tango, en somme. La grâce versus la précision technique.

Alors oui, effectivement, on n’a pas beaucoup vu ce football-là, ni dans le parcours du Brésil, ni dans celui de l’Argentine et encore moins hier soir face aux Pays-Bas. Non, la finale tant attendue entre les deux mastodontes du football sud-américain n’aura pas lieu. Mais plus que jamais, la rivalité est à son apogée le Brésil refusant de voir l’Argentine glaner sa troisième étoile dans son mythique stade du Maracanã. Après le cauchemar de la blessure de Neymar et l’élimination en demi-finale face à l’Allemagne, le pays de Dilma Rousseff voudrait souffler un peu. Mais l’Argentine compte bien se transcender pour rabattre les caquets brésiliens.