Coupe du monde 2014
Une finale avant la finale
Ce soir à Belo Horizonte, deux titans du football mondial vont se disputer un billet pour la finale de la Coupe du monde. En raison des impondérables fatals au Brésil comme à l’Allemagne, difficile d’identifier un réel favori entre les deux équipes. Même en démêlant les déclarations des deux camps.
Neymar absent d’un côté, Marco Reus sur le flanc depuis le départ de l’autre. Une Allemagne pas favorite chez un Brésil souverain à la maison mais un pays organisateur délesté de son leader et capitaine, Thiago Silva. Balle au centre : il y a clairement match nul au cœur des faits. Mais pas selon Joachim Löw, le sélectionneur de l’Allemagne. Selon l’ancien adjoint de Jürgen Klinnsman, les absences dont va souffrir le Brésil ne devraient pas tout chambouler au niveau des forces en présence : « Dante va jouer, on ne doit pas attendre un mauvais match de sa part, surtout contre l'Allemagne, c'est un super joueur, a-t-il lancé en conférence. L'absence de ces deux joueurs va libérer des forces, on l'a déjà vu dans d'autres équipes. » Si de son côté, le sélectionneur de la Seleçao, Luiz Felipe Scolari, n’engage pas l’idée d’un quelconque favoritisme pour l’une ou l’autre des formations, il s’est appliqué dans son discours à motiver les joueurs qui remplaceront Neymar et Thiago Silva. « Demain, Neymar, qui est un des meilleurs joueurs du monde, ne sera pas là mais nous avons choisi 22 joueurs triés sur le volet qui savent qu'ils sont spéciaux. »
Un esprit de revanche…pour Scolari
De l’avis de nombreux spécialistes, ce Brésil-Allemagne, le deuxième seulement dans l’histoire du Mondial, représente l’occasion pour la Mannschaft de signer une belle revanche sur la finale perdue en 2002 à Yokohama. Etonnamment, dans les déclarations, c’est plutôt côté Scolari qu’on évoque l’idée d’une revanche. « On a gagné en 2002 avec le Brésil mais j'ai perdu en 2008 avec le Portugal (lors d’un quart de l’Euro) et j'ai perdu la 3e place en 2006 (3-1) en Allemagne. Ca fait deux défaites et une victoire... Je dois gagner celle-là pour que ce soit équilibré ! » Pour l’Allemagne, demi-finaliste des deux dernières éditions, ce ne sera finalement qu’une étape supplémentaire vers l’accession au titre suprême tant attendue. « On a déjà joué en finale ou en demi-finale, a reconnu Löw. Mais ce qui est sûr c'est que chaque match a ses circonstances et doit être joué. Chaque demi-finale a sa propre dynamique ... On a l'expérience des tournois précédent, mais chaque match est à considérer en soi et a son propre déroulement. »
La clef : entraineurs, détails…et Neymar
Nul discours provocateur donc chez l’expérimenté Löw. Sa faculté à faire basculer son système lors du match contre la France (replacement de Lahm dans un couloir notamment) a certainement permis à l’Allemagne d’écarter les Bleus. De l’avis de Bastian Schweinsteiger, c’est d’ailleurs les coaches, plus que les joueurs, qui feront la différence ce soir. « La victoire devrait revenir au plus intelligent, a-t-il analysé. Le Brésil a des joueurs individuellement très forts mais le plus grand adversaire pour nous sera sans doute l'encadrement technique, à cause de son expérience.’' » Avec Scolari et le directeur technique, Parreira, le Brésil dispose en effet de « deux entraîneurs expérimentés et déjà champions du monde. » De son côté, l’absent de marque Thiago Silva juge que le match va se jouer sur « des détails ». « Il faudra faire le moins d’erreurs possible. Les détails sont ce qui vous élimine ou vous qualifie. Les deux équipes ont de grands joueurs. C’est le genre de match que tout le monde veut voir, c’est un derby du football mondial. Mon cœur sera sur le terrain, le cœur de Neymar aussi.'' » Assumer sur le terrain le rêve brisé du gamin star brésilien, voilà peut-être ce qui transcendera la Seleçao ce soir. La blessure du prodige de Barcelone pourrait alors se muer en formidable moteur.