BRESIL 2014

Equipe de France

5 questions soulevées par la Coupe du monde des Bleus

Les quarts de finale ont à présent livré leur verdict. Allemagne - Brésil et Pays-Bas - Argentine, voilà les affiches des demies. Des demies que ne verra évidemment pas l’équipe de France, sortie par la Mannschaft. L’heure est donc venue de dresser un premier bilan autour de cinq questions clefs.

France

1/ Le bilan est-il positif ?

Avant la Coupe du monde, le président de la FFF, Noël Le Graët, avait laissé entendre qu’un quart de finale au Mondial 2014 constituerait une bonne performance pour l’équipe de France et on ne peut, à ce jour, que se ranger de son avis. D’un point de vue global, les supporters tricolores garderont une bonne image de leur équipe dans ce Mondial dont ils n’espéraient pas forcément plus. Car il faut bien l’admettre, les Bleus revenaient de loin en Coupe du monde après le fiasco de 2010. On a quand même plus apprécié de tomber les armes à la main face à une Allemagne réglée comme une machine que désunis contre une équipe sud-africaine qui n’avait normalement pas le niveau pour nous atteindre. Ce qui a plu, ajouté au quart de finale disputé à Rio, c’est aussi l’état d’esprit que l’équipe a affiché. Niveau communication et niveau image, Didier Deschamps et son staff ont fait fort. Ils doivent ça à une bonne gestion en interne mais aussi et surtout à un casting tricolore qui a parfaitement su se mettre au diapason de l’enjeu véritablement politique que représentait cette Coupe du monde du rachat. Si le jeu fut emballant, ce qui tournait autour l’était tout autant. Donc chapeau messieurs !

2/ Qu’est-ce qu’il a manqué à cette équipe ?

Evidemment, si les Bleus ne sont pas allés en demi-finales au Brésil, c’est qu’il a inévitablement manqué quelque chose. Et on pense immédiatement à l’expérience du haut niveau. Face à un milieu allemand sûr de son fait et de sa force, Blaise Matuidi et Paul Pogba sont apparus quelque peu timorés pour ne pas dire saisis à la gorge par l’enjeu. Ce même Pogba nous était d’ailleurs déjà apparu un brin naïf face au Honduras. Avec quelques années de plus, ces joueurs devraient disposer d’une maturité suffisante pour faire passer un palier aux Bleus. Ajouté à cela, il a peut-être tout simplement manqué Franck Ribéry au cœur du jeu tricolore. On ne peut s’empêcher de penser qu’avec le Munichois au sommet de sa forme pour disputer le quart de finale, la France aurait peut-être pu inquiéter davantage Hummels et ses copains. C’est donc bien dommage de l’avoir perdu avant le début de l'aventure. Enfin, on a pu se rendre compte que l’équipe était moins à l’aise physiquement lors des matches à élimination directe. Doit-on y déceler une préparation qui n’avait été axée que sur une qualification obligatoire pour les huitièmes et moins dédiée au reste du Mondial ? On a le droit de se poser la question.

3/ Quels sont les joueurs qui sortent du lot ?

Si la France a brillé au Brésil, c’est bien parce que certaines individualités ont rayonné. Qu’il ait été libre dans ses mouvements face à la Suisse ou serré d’extrêmement près contre l’Allemagne, Mathieu Valbuena a malgré tout confirmé pourquoi il était l’homme providentiel de Didier Deschamps. Le lutin marseillais a beaucoup apporté en générosité et en énergie mais il fut, comme la plupart, à court de jus sur la fin. Karim Benzema termine la compétition avec trois buts au compteur mais cinq dans nos cœurs. Il est peut-être celui qui incarne le mieux cette France qui s’est affaissée au fil des matches. Incapable de marquer sur les trois dernières rencontres, on ne peut pas lui en vouloir car les deux premières victoires en poules lui sont largement imputables. Pour le reste, s’il est difficile de sortir des joueurs du lot tant les performances ont été globalement homogènes, on peut saluer les promesses offertes par Paul Pogba, Blaise Matuidi et Antoine Griezmann qui viennent à coup sûr de s’inscrire à long terme dans le projet des Bleus.

4 / Au contraire, quels joueurs ont déçu ?

En dépit de son match XXL face à la Suisse, Olivier Giroud est resté aphone lors des autres rencontres. Si son temps de jeu n’a pas été celui qu’il escomptait, le géant d’Arsenal n’a pas vraiment su prendre les choses en main quand il en avait la possibilité, comme en témoigne son match très moyen face au Nigéria. A la peine physiquement, Yohan Cabaye n’a pas brillé au Brésil comme on aurait pu l’espérer. On se souviendra surtout de sa barre transversale sur une action immanquable face à la Suisse (bon on se souviendra aussi de sa barre transversale touchée sur une frappe lointaine géniale contre le Nigéria). Mais gardez à l’esprit que personne n’a vraiment déçu dans les grandes largeurs. Si la défense centrale Varane-Sakho a montré quelques signes de faiblesse dans les dernières encablures, on ne peut pas dire qu’elle ait été mauvaise non-plus. Disons que l’équipe de France dans son ensemble s’est à un moment donné retrouvée confrontée à ses propres limites et s’en est irrémédiablement allée. En toute logique. Et sans réelle déception.

5 / Que peut-on espérer de l’avenir ?

Didier Deschamps devait se servir de la Coupe du monde 2014 comme d’une rampe de lancement vers le vrai rendez-vous que représente l’Euro 2016 à la maison. On peut dire que la mission est un succès car les Bleus semblent définitivement lancés désormais. La grande place faite au jeune dans le groupe portera certainement ses fruits dans deux ans. Benzema, Griezmann, Pogba, Cabella, Matuidi, Varane, Sakho et Digne seront certainement les titulaires de demain. Nombreux l’étaient déjà d'ailleurs aujourd’hui. Si l’on peut s’attendre à voir Patrice Evra (33 ans) ou Rio Mavuba (30 ans) quitter le navire, Didier Deschamps s’est offert une ossature solide, désormais forte d’une expérience sans pareille et avec laquelle il devrait préparer sereinement le prochain Championnat d’Europe. Prochaine mission donc pour les Bleus : le 10 juin 2016 au Stade de France contre un adversaire encore inconnu. Ce sera en ouverture de l’Euro et on n’a déjà qu’une hâte : y être.