Coupe du monde 2014
Les Belges ont toujours le dernier mot
La Belgique a attendu les prolongations pour enfin prendre la mesure d’Américains combattifs (2-1). Bousculés jusqu’au bout et après avoir longtemps buté sur l’incroyable Tim Howard, les Belges retrouveront l’Argentine en quarts de finale.
Les Diables Rouges attendent toujours la fin mais c’est bien en enfer qu’ils envoient chacun de leurs adversaires au bout du compte dans ce Mondial brésilien. Belges et Américains se retrouvaient pour le dernier huitième de finale de cette Coupe du monde. La première période voit une domination belge assez indéniable. Si les premières rencontres du second tour nous ont offert en spectacle des joueurs et des équipes lessivées par leur phase de poules (non, nous ne faisons référence ni à la France, ni à l’Allemagne), la Belgique et les Etats-Unis ne s’embarrassent pas de leurs quelconques problèmes physiques. Quitte à mourir ce soir, pour l’une ou pour l’autre des formations, autant mourir les armes à la main. C’est ainsi que les premières minutes nous offrent un florilège de contres et de pénétrations dans le camp de l’adversaire. A ce petit jeu, la Belgique est la plus adroite. Sur une contre-attaque à quatre contre deux, la transmission d’Eden Hazard pour Kevin De Bruyne est parfaite mais le milieu de terrain de Wolfsbourg ne cadre pas. Ce même De Bruyne trouvera le cadre en fin de mi-temps mais il trouvera sur sa route l’excellent Howard. Le show du portier américain peut alors commencer.
Howard, le mur de Salvador
Certainement secoués par leurs coaches respectifs pendant la mi-temps, les deux formations reviennent sur la pelouse gonflées à bloc. Mais c’est certainement le très expressif Marc Wilmots qui se montre le plus persuasif. Dries Mertens s’illustre d’entrée en plaçant une tête que le félin Howard s’en va claquer sous sa barre dans un beau réflexe. La marée des Diables continue alors à submerger les Etats-Unis : les montées de Vertonghen se veulent tranchantes, les combinaisons entre Hazard et Origi déconcertantes. Mais comme toujours, pour contrer les bonnes dispositions belges, il y a Tim Howard. Sur une frappe de la star de Chelsea, la main ferme du portier d’Everton repousse. Sur un tir de Divock Origi, ce sont ses gants qui sont à la rescousse. Pour contrecarrer les finalement inefficaces offensives belges, les Américains s’en remettent à quelques pétards allumés par Beasley et Dempsey mais Thibaut Courtois, contrairement à son homologue, passe une nouvelle soirée tranquille. Vous conter les derniers exploits de Tim Howard dans le temps règlementaire prendrait certainement la place de quatre articles. L’histoire retiendra qu’il fit basculer un cinquième huitième de finale de cette Coupe du monde en prolongations. Un record.
Une prolongation PHE-NO-ME-NALE
Malgré leur allant offensif exceptionnel qui se traduit statistiquement par 30 tirs dont 20 cadrés, le record absolu de cette Coupe du monde, ce sont les Belges qui sont mis en échec à l’abord des trente minutes de rab. Mais la réalité physique que les deux formations voulaient, semble-t-il, occulter en début de rencontre revient comme un boomerang dans les jambes américaines. Hors d’état de forme, ils perdent surtout la bataille du banc. La rentrée de Mirallas a apporté un second souffle sans faire perdre de qualité au jeu des Diables. La rentrée de Lukaku assommera définitivement les hommes de Klinsmann… Avant cela, De Bruyne débloque enfin le score après avoir pris la défense à revers en solo à la 93ème (1-0). Avant de servir Lukaku quelques minutes plus pour le 2-0, sur un contre mené tambour battant. L’attaquant ouvre enfin son compteur dans ce Mondial et regarde droit dans les yeux la qualif’ vers les quarts.
Mais c’est mal connaître le désormais légendaire fighting spirit des Etats-Unis. Le jeune Julian Green redonne l’espoir à tout un peuple en reprenant d’entrée de seconde période de prolongation une superbe ouverture de Michael Bradley. Le match prend alors une tournure inimaginable. Des offensives de toute part, des contre-attaques de contres, des arrêts de Courtois d’un côté, d’Howard, encore, de l’autre. Une prolongation juste phénoménale qui s’achèvera sur une ultime offensive américaine avortée. La Belgique retrouvera l’Argentine samedi, en quarts de finale. Pour leur retour en Coupe du monde, les Diables Rouges font fort. Ils font surtout honneur à leur statut d’outsider.