Colombie
Appelez le Rodriguez, James Rodriguez
La Colombie défie ce soir l’Uruguay en huitième de finale. Los Cafeteros pourront compter sur leur homme fort, James Rodriguez, auteur d'un début de compétition canon.
Si jeune mais déjà si grand. Le 12 juillet, veille de la finale, il fêtera ses 23 ans. Avec ses yeux rieurs et son visage juvénile, James Rodriguez a un côté jeune premier à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Sur le terrain, son élégance balle au pied fait mouche. Technique et précis, ce pur gaucher éblouit par son talent. La qualité de frappe ? Il l’a. La précision chirurgicale ? Aussi. La conservation de balle ? Idem. La technique du coup franc ? Evidemment. Autant de talent à seulement 22 ans, c’est quand même rageant non ? Et pour souligner encore un peu plus la progression fulgurante de la jeune pépite colombienne, la Fifa l’a élu meilleur joueur de la phase de poules. Avec une note moyenne de 9,79/10 pour ses trois premiers matches, trois buts et deux passes, le meneur monégasque devance Ivan Perisic (Croatie), David Luiz (Brésil) et Karim Benzema.
De la Cordillère des Andes au Rocher
Natif de Cúcuta, une province du nord-est de la Colombie à la frontière du Venezuela, James Rodriguez rejoint le centre de formation du Envigado FC à l’âge de 13 ans. A 16 ans à peine, il fait ses débuts en professionnels et réalise une saison exceptionnelle malgré son jeune âge. Quand nous on se dépatouillait avec le bac de français, lui inscrivait 11 buts en 15 matches et contribuait au titre de champion et à la remontée du club en première division. La saison suivante, il n’a pas l’occasion de goûter aux joies de la première division colombienne. Tombés sous son charme, les recruteurs tentent de l’attirer dans leurs filets. James finit par rejoindre les Argentins de Banfield. Rapidement, il inscrit son premier but et devient, à l’âge de 17 ans, le plus jeune joueur étranger à inscrire un but dans le championnat d’Argentine. L’Europe le courtise, l’Europe le veut. Udinese, Arsenal, la Juventus ou le Benfica cherchent à le faire signer mais c’est finalement Porto qui obtient les faveurs du jeune talent colombien en 2010. Trois saisons et trois titres de champion du Portugal plus tard, le voilà qui débarque à Monaco pour la modique somme de 45 millions d’euros.
Un Colombien peut en cacher un autre
Une fois sur le Rocher, le jeune James vit dans l’ombre de son illustre aîné Radamel Falcao. « El Tigre » est en effet plus connu par la planète football. Mais à force de travail et de persévérance, son jeune compatriote se fait une place sur la scène médiatique. En une saison, il s’impose comme le joueur majeur de l’AS Monaco et termine même meilleur passeur de la saison 2013-2014 avec 12 passes décisives.
En sélection, il est même parvenu à faire oublier l’absence de Radamel Falcao au Mondial. Souvenez-vous, en janvier, Falcao se blessait au genou sur un tacle d’un défenseur de Chasselay en Coupe de France. S’ensuivirent quatre mois de doutes et d’inquiétudes en Colombie. L’annonce de son forfait, la tristesse, aujourd’hui, tout est oublié et ce, grâce à James. Comme Müller et Benzema, il est impliqué sur cinq des buts de son équipe. Personne n’a fait mieux. Si sa sélection s’est qualifiée pour le deuxième huitième de finale de son histoire, c’est en très grande partie grâce à lui. Le chéri de Daniela Ospina, soeur de David, aura fort à faire ce soir pour venir à bout de l'Uruguay et offrir à la Colombie le premier quart de finale de son histoire.