BRESIL 2014

Ghana

André Ayew, digne héritier de Pelé

Depuis le début de ce Mondial, le fils aîné d’Abedi Pelé porte le Ghana à bout de bras. Auteur de deux buts en deux matches, le milieu offensif de l'Olympique de Marseille devra encore briller, contre le Portugal, pour donner une chance à son équipe d'accéder au tour suivant.

Andre Ayew

Marcher dans les pas d’un père qui a atteint le statut de légende après une Ligue des Champions remportée avec l’Olympique de Marseille et l’obtention de trois Ballons d’or africain, n’est jamais simple pour un jeune footballeur. Mais André Ayew profite des Coupes du monde pour montrer qu’il est bien de la trempe des grands.
En 2010, « Dédé » se révèle aux yeux du grand public et porte, déjà, sur ses épaules les Black Stars, à l’occasion du Mondial sud-africain. Titularisé à chaque match sur le côté gauche de l’attaque ghanéenne, il prend part à toutes les rencontres sauf une, le quart de finale perdu contre l’Uruguay. Coïncidence ou simple fatalité, le Ghana perd lorsque son meilleur soldat est absent. Preuve de sa compétition aboutie, il fait partie des nommés pour remporter le trophée du meilleur espoir du Mondial, finalement remporté par Thomas Müller.

Si en club, André marche toujours dans l’ombre de son père, cette nouvelle Coupe du monde est l’occasion pour l’aîné des frères Ayew de se détacher, de nouveau, du lourd passé de son père qui, malgré une carrière très riche en club comme en en sélection, n’a jamais eu le bonheur de participer à la plus belle des compétitions. Doué techniquement, bon perforateur des défenses, André Ayew est surtout un immense travailleur, un meneur d’hommes increvable au milieu de terrain. A l’image d’un Blaise Matuidi avec l’équipe de France, le Marseillais se bat sur tous les ballons, ne lâche jamais rien à la limite de l’épuisement s’il le faut. Preuve de son abnégation sans failles, il joue plusieurs semaines, sous les couleurs de l’Olympique de Marseille, avec une épaule fragilisée, démise et nécessitant une opération. Dédé est un vrai guerrier que rien n'arrête.

Jordan Ayew, « Andre, c’est un pillier des Black Stars »

L’infatigable gaucher est indétrônable dans l’effectif marseillais et en sélection grâce à sa vitesse, sa technique, sa vision du jeu, sa qualité de passe, son bon repli tactique et son jeu de tête, un des tout meilleurs en Europe. Si les espoirs de qualifications sont toujours présents pour le Ghana, c’est parce que le Black Star de l’OM crève l’écran. Il avait affiché sa détermination avant d’affronter l’Allemagne : « Nous sommes prêts à mourir pour le Ghana et pour rendre notre peuple fier », André Ayew n’a pas déçu et l’a prouvé sur la pelouse de Fortaleza, il est prêt à tout donner pour sa sélection. Pour son frère Jordan, il n’y a aucun doute c’est un cadre de l’équipe : « André, c'est un pilier des Black Stars. Mais ça fait un moment que c'est un pilier de l'équipe nationale. C'est sa deuxième Coupe du monde : il a de l'expérience, il a joué pas mal de matches, il sait à quoi s'attendre. Il confirme avec le Ghana ».
Trait fort de son caractère, il insuffle un supplément d’âme à son équipe, comme lors de sa prestation dantesque face à la Nationalmannschaft. Effectivement, dans un match que le Ghana ne pouvait pas perdre, André Ayew était partout et c’est lui qui va chercher l’égalisation de la tête du haut de son 1m75, au milieu des géants allemands que sont Hummels et Mertesacker.

Un Ayew taille patron

Installé au cœur du jeu, il est le capitaine de route des Black Stars, celui qui dicte le tempo à ses partenaires. Une performance contre la Mannschaft qui s’inscrit dans la lignée de son père Abedi, mais comme il le dit lui même « le temps des comparaisons est passé ». A 24 ans à peine, le Marseillais est indispensable à sa sélection et il en est conscient : « Si je suis le patron ? C'est un bien grand mot mais je vois que j'ai beaucoup de responsabilités dans le jeu. Je sens la confiance du coach et des autres joueurs. Ça fait maintenant sept ans que je suis en sélection mais je pense que je peux faire encore mieux. Ce rôle, je l'ai aussi à Marseille, ça ne change pas vraiment mes habitudes ».

Les Black Stars doivent battre le Portugal et espérer un vainqueur dans la confrontation entre l’Allemagne et les Etats-Unis pour accéder aux 8èmes de finale. Le Ghana tout entier attend, maintenant, les prouesses de son nouveau patron pour continuer cette Coupe du monde dans le pays de l’autre Pelé.