BRESIL 2014

Groupe D

Pirlo : l’architecte azzurro

Etincelant face à l’Angleterre, le maître à jouer n’en finit plus d’impressionner tout le monde et surtout l’Italie. Opposé au Costa Rica ce vendredi, le champion du monde 2006 portera encore son équipe.

Pirlo

Connaissez-vous une personne qui n’aime pas cet homme ? Vingtième saison professionnelle et pourtant le génie est toujours autant présent chez l’ancien Milanais. Le maestro incarne, en club, le rôle de meneur de jeu reculé et installé confortablement devant sa défense. En sélection, Cesare Prandelli le place dans un véritable fauteuil pour orchestrer la manœuvre et distiller le jeu. Même sur Playstation, on rêverait de réussir autant de transversales qu’Andrea. Doté d’une grande vision de jeu et totalement ambidextre, Pirlo possède un bagage technique permettant à ses coéquipiers de pouvoir mettre des valises à n’importe quel adversaire.

En bon œnologue, Pirlo est comme le bon vin et se bonifie chaque année un peu plus. Le poids des années ne semble pas avoir d’emprise sur l’incontournable chef d’orchestre de l’Italie. Le Turinois sait déjà ce qu’il fera, une fois sa carrière terminée, il sera producteur de vin. Toute sa vie, le playmaker a réalisé des passes parfaites et des coups de passe-passe à n’en plus finir. Il est d’ailleurs bien l’un des seuls Italiens à ne pas faire de cinéma. Surnommé par ses coéquipiers, « Trilli Campanellino » (nom italien de la fée Clochette) ou encore « l’Architecte », il connaît son heure de gloire lors de la Coupe du monde 2006. Un titre de champion du monde acquis et une performance magistrale en finale, qui lui vaut d’être élu homme du match de la rencontre pour la 3ème fois dans ce Mondial, après ses prestations contre le Ghana et l’Allemagne.

« L’Architecte » s’est forgé l’image d’un bâtisseur et rend les fondations de ses équipes plus que solides. Des coups de magie peuvent sortir de sa patte droite comme de sa patte gauche et rendent imprévisible le jeu développé par le collectif orchestré de pied de maître par le Turinois.

Un artiste élégant

Pour les amoureux du beau et du bon jeu, le regista Pirlo entre dans la tradition de ces grands maîtres italiens tels Da Vinci, Michel Ange, ou encore Raphaël. L’artiste abstrait de la Squadra Azzurra étonne par son utilisation sophistiquée de l’espace, trouvant encore et encore matière à générer de l’attaque là où d’autres battent en retraite.
Son jeu est à son image, plein de raffinement. Que ce soit pour sa barbe, sa chevelure ou l’esthétisme de son jeu, le bellâtre Pirlo est synonyme d’élégance. Il n’est pas le plus physique ni le plus rapide des milieux récupérateurs mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Il n’a pas d’égal dans l’intelligence de jeu, la tactique c’est son domaine.
Loin des artilleurs, Pirlo est dans sa spécialité ce qui se fait de mieux. Ces coups de magie donnent naissance au rôle d’organisateur retranché désormais surnommé regista, littéralement le directeur en italien.

Il est important de dire aux gens qu’on les aime avant qu’ils ne s’en aillent. C’est ce qu’est en train de faire toute l’Italie avec Andrea Pirlo, dont ce Mondial est, malheureusement, la dernière compétition, avec la Nazionale. Mais le maestro leur rend bien en éclaboussant de toute sa classe le début de cette Coupe du monde. A l’image de Zinédine Zidane avec l’équipe de France face à qui il avait remporté le précieux sésame six ans auparavant, au Brésil, Andrea se verrait bien terminer décrocher une deuxième étoile, le coup de boule en moins, pas assez classe pour Mr Pirlo.