BRESIL 2014

Groupe E

Suisses, nos si sympathiques rivaux

Une fois n’est pas coutume, la France retrouve la Suisse sur son chemin dans une grande compétition de football. Si l’amitié lie les supporters des deux pays, impossible de ne pas chercher la petite bête à quelques heures du coup d’envoi…

Suisse-France

Loin de l’agacement que déclenche l’Italie quand on évoque la finale perdue de 2006, à des années-lumière de la défiance que nous inspirent les matches face à l’Angleterre ou l’Allemagne se trouvent les toujours plus nombreux duels franco-suisses. Alors que Français et Helvètes ne s’étaient jamais croisés en compétition officielle avant 2004, leurs rencontres sont devenues une fâcheuse habitude. Euro 2004, Qualifications pour la Coupe du monde 2006, Coupe du monde 2006 et maintenant Coupe du monde 2014… mais peut-on forcément considérer les Helvètes comme de véritables rivaux des Français ? En principe oui. Parce que dès lors que vous avez deux pays concurrents et enclins à s’envoyer quelques vannes, le sport est toujours présent quelque part pour vous surmultiplier la chose…

Malpolis les Français !

En déplacement à l’Europa Park il y a quelques semaines, Admir Mehmedi a allumé une première mèche. Celui qui a égalisé pour la Nati, dimanche face à l’Equateur, a déclaré à des confrères : « Ce qu’il y a de mieux en France c’est la frontière Suisse ! ». Aïe ! Il va sans dire que la France subit là, la pâle réputation de ses habitants auprès de ses voisins. Un certain monsieur H.D, qui restera anonyme, a ainsi résumé brillamment la chose (avec humour, restons calmes !) : « Il va sans dire que le Français moyen est malpoli et a une grande gueule, surtout quand la France brille sportivement—ce qui réduit déjà sensiblement les occasions de l’entendre se vanter. » Si la France s’impose ce soir contre la Suisse, ce monsieur Haute Définition risque bien de devoir revoir son jugement.

Un chauvinisme exacerbé ? Vraiment ?

Dans le fond, chaque pays possède des idées arrêtées bien précises l’un par rapport à l’autre. Mais il est vrai que le Suisse a cette tendance à être plus submergée par l’actualité sportive (et générale) du Français (ce qui l’agace profondément) que l’inverse. A Paris, vous ne trouverez pas de journaux romands, et ne recevrez d’ailleurs pas les chaines des voisins. A Genève, c’est une autre histoire. Les journaux français fleurissent et s’écoulent quotidiennement. Il n’est par ailleurs pas compliqué pour un Suisse de s’infliger les commentaires de TF1 jugés particulièrement agaçants au-delà des Alpes. « J’insupporte le chauvinisme exacerbé des commentateurs sportifs sur les chaînes de télévision française ou l’accent se rapprochant plus du doux bruit d’une tronçonneuse que de l’anglais lorsqu’ils tentent de parler la langue de Shakespeare, » balance une fois de plus ce cher monsieur H.D.

Qui sont les Suisses ?

« C’est quoi un Suisse qui sait jouer au football ? Un Français certainement ! » La France riposte. Hors de questions que seuls les habitants de l’Hexagone en prennent pour leur grade dans cet article. Car à nos yeux, qui sont les Suisses ? Des habitants des montagnes (Magnin !), des consommateurs démesurés de fromage et de chocolat. On les retrouve soit dans des banques soit dans des horlogeries. Et la plupart du temps, leur main gauche fait pencher dangereusement leur corps. Ben oui, tout ça à cause du ravage causé par le poids des deux ou trois Rolex qu’ils portent autour de leur poignet. Ah et puis leurs joueurs demeurent impuissants face aux Français en compétition officielle. « On va bien finir par battre la France ! » s’exclame toutefois Alexander Frei, l’ancien buteur des Helvètes. Eh bien Alex, si l’on en croit les grandes gueules françaises, ça ne sera pas pour ce soir. De toute façon, que ce soit niveau vannes ou niveau foot, on finit toujours par remettre la balle au centre.