BRESIL 2014

Equipe de France

Cabella et Schneiderlin : destination Rio !

Tous deux milieux de terrain, ils sont âgés de 24 ans et avant l’annonce des sept réservistes, ils n’avaient jamais intégré l’effectif des Bleus. Lundi, ils s’envoleront au Brésil pour jouer leur première Coupe du monde.

Cabella-Schneiderlin

Friand d’expériences capillaires, Rémy Cabella est un joyeux clown. Avec son accent chantant du sud et son grand sourire, il collectionne les diams à l’oreille et les voitures tape-à-l’œil (une Porsche Cayenne préparée par le styliste automobile Von Debole est venue remplacer son Audi TT orange). Né à Ajaccio d’une mère corse et d’un père italien, il commence le football à l’âge de 3 ans. Convaincu par Louis Nicollin de rejoindre le centre d’entraînement du MHSC, le jeune homme quitte l’île de beauté à 14 ans. Peu après ses débuts en professionnel en 2009, Cabella se blesse gravement. Une opération du ligament croisé antérieur du genou droit lui gâche son début de carrière professionnelle et le tient éloigné des terrains pendant plusieurs mois. Mais le milieu à crête est un battant. En quelques années, sa progression est fulgurante.

Fan de Cristiano Ronaldo, il a aujourd’hui l’opportunité de disputer un Mondial que CR7 ne jouera peut-être pas. « Quand j’ai vu mon nom dans la liste le 13 mai, j’ai immédiatement repensé au chemin que j’ai parcouru, aux galères que j’ai traversées. Finalement, je pense que celles-ci m’ont été bénéfiques et aujourd’hui, je considère cette préparation comme étant simplement le début de quelque chose. » Le jeune Corse ne croyait pas si bien dire. Ce soir, il rejoindra Lille. Dimanche, déjà, il pourrait engranger un peu de temps de jeu face à la Jamaïque (il n’a foulé la pelouse que 10 minutes le 27 mai face à la Norvège). Capable de jouer plus haut qu’un milieu de terrain traditionnel, il aura la lourde tâche d’essayer de faire oublier l’absence de Ribéry au Mondial. Lui qui souhaite que toute sa famille soit présente le jour où il évoluera au plus haut niveau n’a plus qu’à offrir à ses proches un aller-retour au Brésil.

Deux joueurs, deux personnalités

Le deuxième est aussi discret que le premier est fantasque. Tellement discret que si ses performances ne parlaient pas pour lui, il continuerait son petit bonhomme de chemin sans faire parler de sa personne. Contrairement aux internationaux français, Morgan Schneiderlin ne joue pas dans un club du Big Five mais à Southampton, qui a terminé 8e cette saison. Appelé par Didier Deschamps pour pallier le forfait de Clément Grenier, l’Alsacien présente un profil proche de celui du milieu lyonnais, un poil plus relayeur et plus défensif. Formé au RC Strasbourg, il signe à 18 ans un contrat avec Southampton. Il découvre alors un club en plein naufrage financier : « Je ne savais pas que le club avait des problèmes. Je ne comprenais pas grand-chose en anglais. » Avec les Saints, le jeune joueur connaîtra tout (ou presque), de la 3e division à la Premier League.

Si, en France, son nom n’est encore pas très connu, le milieu de terrain fait déjà l’unanimité outre-Manche. Sa technique et sa combativité ont fait de lui le meilleur joueur de son club l’an passé. Lors des deux dernières saisons, il figure parmi les meilleurs tacleurs et intercepteurs d’Angleterre. Celui qui a connu toutes les sélections jeunes en équipe nationale considère Clairefontaine et les Bleus comme le « Graal du footballeur ». Il a appris sa convocation dans les 30 en regardant le journal de 20h depuis son canapé. Heureux mais conscient de n’être encore que réserviste, il avait alors déclaré : « Je sais d’où je viens. Je prends ce qu’on me donne. » Et bien attrape donc ce billet pour le Brésil !