Tremble Brésil, Messi arrive

Quatre Ballons d’Or sur l’étagère et un petit but marqué en Coupe du monde. Reconnaissez que ça fait tâche. C’est pourtant l’association statistique que l’on peut à ce jour attribuer à celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de tous les temps. Lionel Messi et le Mondial, c’est une histoire balbutiante qui n’en est encore, semble-t-il, qu’à ses prémices. En deux Coupes du monde disputées sous les couleurs de l’Argentine, la Pulga a traversé la compétition de façon on ne peut plus anonyme. La seule réalisation du natif de Rosario date du 16 juin 2006, à Gelsenkirchen. Opposée à la modeste Serbie et Monténégro, l’Argentine s’impose alors 6-0 pour ce qui demeure le carton du Mondial 2006. Lionel Messi, encore remplaçant à cette époque, viendra conclure le feu d’artifice d’un astucieux plat du pied. Un but loin d’être décisif.

Un joueur éprouvé physiquement en 2010

Messi n'a jamais été indispensable en Coupe du monde. C’est certainement là que le bât blesse pour ces spécialistes qui considèrent les quatre Ballons d’Or de Messi comme usurpés. Pour le mériter selon eux, il faut avoir été décisif lors d’un Mondial, ce que Messi n'a absolument pas été en 2010, au sein d’une Argentine alors dirigée par Diego Maradona. Zéro but, une seule passe décisive, une élimination humiliante contre l’Allemagne en quarts (4-0) : la mégastar de Barcelone traverse l’Afrique du Sud loin de son standing habituel. La raison invoquée pour justifier cette méforme ? Une saison éprouvante physiquement pour le meilleur buteur de l’histoire du Barça, une saison 2009-2010 qui l’aura vu jouer plus de 60 matches avant de rejoindre ses camarades en Afrique. Beaucoup trop certainement à l’heure de disputer des matches d’un plus haut niveau encore. Lionel Messi a beau avoir des jambes de feu et être un génie balle au pied, il a ses limites comme tout le monde.

Messi peut gagner le Mondial

Si l’Argentine espère briller au Brésil cet été, cela ne se fera vraisemblablement pas sans son meilleur joueur. Et la bonne nouvelle pour l’Albiceleste, c’est que cette année, la saison de la Pulga aura été amputée d’une dizaine de matches par rapport aux exercices précédents en raison d'une longue blessure au coeur de l'automne. « Il arrivera plus frais au Brésil, il aura plus de jus et ça, c’est indéniable, nous a confié le médecin du sport Frédérik Taousse. En revanche, concernant le rythme, ce qui fait le moteur d’un footballeur, c’est la compétition. » Présent dans les rangs du Barça au cours des quatre derniers mois, Lionel Messi a largement eu le temps de compenser sa perte de rythme. Moins influent au Barça en fin de saison, on le soupçonne d’avoir gardé le Brésil dans un coin de sa tête. Pour se préserver ? Peut-être. Il dispose en tout cas du bagage nécessaire pour mettre le monde à ses pieds. Celui qui a inscrit 10 buts en phase qualificative avec l’Argentine aura très faim de succès. Et il soulèvera peut-être la Coupe du monde, le 13 juillet prochain. Parce qu’à bientôt 27 ans (il les fêtera pendant le Mondial), Brésil 2014 est peut-être la dernière vraie opportunité de la carrière de Léo Messi. Et parce qu’un joueur légendaire finit toujours par briller en Coupe du monde.