Equipe de France
Valbuena : le contesté… incontestable !
Mathieu Valbuena a, une nouvelle fois, brillé sous le maillot tricolore mardi dernier au Stade de France contre la Norvège (4-0). Pourtant, le statut du Marseillais en Bleu est toujours sujet à débat.
L’histoire de Mathieu Valbuena avec l’équipe de France est à l’image de sa carrière. Personne ne compte sur lui au début mais, progressivement, il parvient à s’imposer dans les équipes dans lesquelles il joue, pour en devenir finalement une pièce maîtresse. Avec les Bleus, celui que le groupe appelle « Valbu » n’a jamais eu de chance. Pourtant excellent lors de la plupart de ses apparitions, il a toujours été considéré comme un remplaçant de luxe, au moment des tournois internationaux. 21 minutes, c’est le temps de jeu dérisoire qui lui a été offert durant les phases finales d’une compétition internationale lors de la Coupe du monde 2010 (contre le Mexique). Régulièrement utilisé par Laurent Blanc avant l’Euro 2012, il n’entre pourtant pas une seule fois en cours de match durant le tournoi. Avant de s’envoler vers le Brésil, Valbuena a préféré s’assurer un statut de titulaire à la Coupe du monde, en offrant trois passes décisives à ses partenaires lors de la victoire 4-0 face à la Norvège.
Pas le même en Bleu qu’à l’OM
Un match plein, une omniprésence sur tous les fronts de l’attaque, trois passes décisives en 50 minutes, « Petit Vélo » a donné l’impression de transformer en or tout ce qu’il touchait. Une énième justification de son talent. Mathieu Valbuena fait « presque parti » de ces artistes incompris obligé à chaque instant de démontrer toute l’étendue de sa palette.
Il existe bien deux Valbuena : celui qui à Marseille ne fait plus de différence ne parvenant pas à s’extraire d’un collectif en déliquescence et celui en Bleu, rayonnant qui dirige tel un chef d’orchestre le jeu de la sélection française. N’en déplaise à certains, il est bien le maître à jouer de Didier Deschamps. A l’OM cette saison le meneur de jeu a déçu. Il est passé de 12 passes décisives, 2 buts (meilleur passeur de L1 en 2012-2013) à 6 passes et 3 réalisations, insuffisant en terre phocéenne pour un joueur de son calibre.
A contrario, il est quasiment le Monsieur 50% de l’ère Deschamps. 12 passes décisives et 3 buts, soit une implication directe sur 15 des 33 buts des Bleus depuis août 2012 et l’arrivée du nouveau sélectionneur. Les statistiques sont désormais dans son camp. Mardi, il a eu l’occasion de faire taire tous ses détracteurs. Pour Deschamps, il ne semble pas y avoir de débat et se montre satisfait des prestations de son meneur de jeu : « Il a été très bien avec nous depuis deux ans. En club, ça a été plus difficile mais il est arrivé avec de l'envie et ça se voit sur le terrain. Il est au niveau de ce qu'il montre sous le maillot bleu-blanc-rouge. »
Giroud : « Du bonheur d’avoir un petit bonhomme comme ça »
Une telle prestation et la générosité dont il a fait preuve sur le terrain ont été saluées par ses coéquipiers. Olivier Giroud ne s’y trompait pas lorsqu’il invitait les Bleus à fêter, comme il se doit, l’homme du match, après le quatrième but inscrit par Loïc Rémy : « C'est simplement du bonheur d'avoir un petit bonhomme comme ça qui fait des passes décisives. », déclarait Giroud après ce match. Une chose est sûre, il n’existe aucune polémique, aucun débat au sein du groupe France sur le statut du meneur de jeu Marseillais. Rio Mavuba, qui l’a bien connu au centre de formation des Girondins de Bordeaux, revient sur ses bonnes performances sous le maillot tricolore : « Il aime bien être dos au mur ou au pied du mur, comme vous voulez, c'est là qu'il est le plus fort. Les critiques, les réticences autour de son statut de titulaire, peut-être que ça lui a fait du bien. »
Valbuena, revanchard, veut enfin pouvoir débuter une compétition majeure dans la peau d’un titulaire. Aujourd’hui, il a mis tout en œuvre pour devenir un incontournable en Bleu. Certainement plus que les autres, il doit sans cesse prouver qu’il le mérite. Plus que quiconque, il a tout fait, et sans doute plus encore, pour arracher sa place. Mardi soir s’il y avait encore l’ombre d’un doute, le Marseillais l’a définitivement dissipé. A noter que pour une fois, il est sorti sous les applaudissements du public du Stade de France, sans qu’aucun sifflet ne fuse des tribunes. Plus qu’un simple titulaire, Valbuena est bien un leader de l’équipe de France.