BRESIL 2014

Equipe de France

Les 5 questions soulevées par France-Norvège

Le test norvégien a été parfaitement concluant pour l’équipe de France. Vainqueurs 4-0, les Bleus ont affiché un visage séduisant. Ont-ils pour autant éludé les nombreux mystères qui planent sur l’identité du onze-type de Deschamps au Mondial ? Eléments de réponse.

Digne

1/ Valbuena a-t-il gagné sa place de titulaire ?

Cela n’aura échappé à personne : Mathieu Valbuena a réalisé une performance XXL. En forme ascendante tout au long de la rencontre, le Marseillais est sorti sous les ovations du public. Une passe décisive pour l’ouverture du score de Paul Pogba et deux pour Olivier Giroud pour un total de trois offrandes dans la même rencontre. Petit Vélo a déstabilisé la Norvège a lui tout seul. Seul Français ayant pris part à toutes les rencontres de l’ère Deschamps, Valbuena a-t-il définitivement gagné sa place sur le côté droit ? Si la question se pose, c’est bel et bien parce que de récents bruits de couloirs auguraient d’une possible prise d’avance d’Antoine Griezmann dans la course pour une place de titulaire au Brésil. Non pas que le joueur de la Real Sociedad ait rendu une mauvaise copie contre la Norvège, au contraire même, l’aisance de l’ancien joueur de Libourne et son expérience de la sélection ont parlé. On ne va pas jusqu’à dire que Valbuena a définitivement gagné sa place en attaque aux côtés de Ribéry et Benzema…mais presque.

2/ Sakho a-t-il pris le pas sur Koscielny ?

C’était le match dans le match de ce France-Norvège. Les deux joueurs alignés en défense centrale étaient en quête de leur graal : une place de titulaire lors du Mondial aux côtés du champion d’Europe madrilène, Raphaël Varane. Si l’équipe de France s’est évidemment distinguée offensivement en en passant quatre à une Norvège vite dépassée, on ne peut occulter que les Bleus ont pour la cinquième fois consécutive à domicile gardé leur cage inviolée. Il va donc sans dire que Koscielny et Sakho ont fait le travail. Il apparaît toutefois délicat d’en faire ressortir un par rapport à l’autre. Les deux ont brillé et ont chacun connu un moment de trouble. Sakho, sur un dribble hasardeux tenté dans sa surface, Koscielny lors d’une action norvégienne sur laquelle il manqua d’attention (mais Ruffier veillait au grain). Avec la présence quasi-certaine de Varane dimanche contre le Paraguay, le choix du titulaire opéré par Deschamps nous offrira peut-être le nom du vainqueur de ce duel de centraux. Pour l’heure, patience…

3/ Giroud peut-il être plus qu’un remplaçant ?

Fantomatique durant la première mi-temps, pas forcément à son aise et pas toujours très bien positionné, Olivier Giroud a tout de même réussi à inscrire un doublé contre la Norvège. Outre une tête parfaitement smashée et tout aussi parfaitement arrêtée par Hyland, le portier norvégien, le Gunner a converti toutes ses occasions de but. N’est-ce pas là ce qu’on attend d’un avant-centre ? Dans la lignée de ce qu’il a réalisé à Arsenal cette saison, Giroud a prouvé que lors d’un match où il éprouve des difficultés à se mettre au diapason de ses partenaires, il trouve les ressources mentales pour surprendre ses adversaires. Une force psychique qu’il a fait grandir depuis qu’il joue sur les pelouses anglaises et qui lui a permis d’inscrire la bagatelle de 16 buts en Premier League cette saison. S’il n’a pas inversé le rapport de force avec Benzema, il foulera avec certitude les pelouses du Brésil dans la peau d’un joker que Deschamps n’hésitera pas à lancer dans le grand bain. Et c’est déjà pas si mal.

4/ Lucas Digne peut-il devenir un titulaire surprise ?

Entre Lucas Digne et Patrice Evra, ce fut du 50/50 en terme de temps de jeu contre la Norvège. Le Mancunien a joué la première période et le Parisien l’a suppléé à la pause. Digne peut-il alors prendre la place de son aîné ? Si, évidemment, nous posons la question, c’est qu’il s’est passé quelque chose hier soir au Stade de France. Non pas qu’Evra ait été mauvais (au contraire même), Lucas Digne, dans son registre, a offert quelque chose d’autre. Cette touche de légèreté et d’insouciance qu’on n’apporte évidemment plus à 33 ans. Dans un style toujours plus offensif, le jeune prodige (20 ans seulement) formé au LOSC n’a jamais été inquiété. Patrice Evra avait-il déjà éteint toutes les braises en première mi-temps ? Peut-être. Mais que ce soit avec Ribéry, Valbuena ou Griezmann, tous passés par son côté au cours de ses deux mi-temps disputées en Bleus (il avait déjà remplacé Evra à la pause contre les Pays-Bas), le natif de Meaux a montré une force d’adaptation inouïe et une entente naturelle avec chacun de ses partenaires. Qu’il partage le temps de jeu à gauche avec le Mancunien ne peut être un hasard. Didier Deschamps y pense. Nous y croyons aussi. Digne titulaire lors du Mondial, c’est possible.

5/ Cette victoire prouve-t-elle que les Bleus seront de sérieux outsiders au Brésil ?

Didier Deschamps cherchait un adversaire européen disposant d’un profil similaire à la Suisse. Il avait présenté la Norvège comme une équipe pourvue d’un bagage technique semblable à celui de la Nati et de nombreux journalistes lui avaient ri au nez, nous compris. Nous nous représentions certainement encore cette Norvège de Tor André Flo, physique et au style on ne peut plus direct, qui avait rallié les huitièmes de finale de France 98. Deschamps était allé certainement un peu plus loin que nous et avait visiblement minutieusement étudié cette formation scandinave. Faisant avec ses moyens, l’équipe de Daniel Braaten, a justement surpris par sa technique en tout début de match. Un jeu tout en délicatesse qui n’a pas surpris des Bleus visiblement bien préparés à leur adversaire. Usant de calme et de tranquillité, les Français ont brillé par leur quiétude et leur redoutable efficacité. Oui, cette Norvège avait de la Suisse un peu plus que la couleur rouge de son maillot. Et oui, les Bleus ont passé cet écueil avec une facilité déconcertante. S’il va sans dire que la Nati aura plus d’arguments à faire valoir, la performance française d’hier soir n’est sûrement pas pour les rassurer. Elle n’a d’ailleurs sans doute rassuré personne. La France, un sérieux outsider au Brésil ? Très certainement. Quiconque la jouera au Brésil ne le fera en tout cas pas sans crainte. Et c’est déjà une victoire considérable.