BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Finale Argentine-Pays-Bas 1978 : L'Argentine devait gagner

36 ans en arrière, l’Argentine et les Pays-Bas se livraient une bataille historique en finale de Coupe du monde. Récit d’un match qui reste dans l’histoire, année après année !

Argentine-Pays-Bas-1978

Organisée dans un contexte politique délicat, la Coupe du monde 1978 a été confiée à l’Argentine malgré la dictature de la junte militaire connue sous le nom de « Processus de réorganisation nationale ». De nombreux pays firent pression pour retirer le Mondial à l’Albiceleste, dans un le but de contester le régime totalitaire présent dans le pays. Finalement, l’ensemble des pays qualifiés se déplaça en Amérique du sud pour disputer la compétition. Après des parcours compliqués mais relativement bons, les Pays-Bas et l’Argentine se retrouvèrent en finale. Un match vient quand même entacher la compétition du pays hôte, une victoire (6-0) face au Pérou, dans un contexte où les coéquipiers de Mario Kempes se devaient de gagner par 4 buts d’écart pour se qualifier. Des doutes se posèrent sur la noble certitude du sport, notamment avec un gardien péruvien né en Argentine. Simple allégation ou non, l’Albiceleste se qualifie pour sa finale à la suite de cette rencontre.

Un contexte tendu

Avant le début de la finale, les Néerlandais vont vivre des moments délicats. Ronny Rensenbrinck, l’attaquant des Oranje déclara : « La sécurité était nulle. Les supporters argentins étaient comme fous... Que se serait-il passé si nous avions gagné ? Comment serions-nous rentrés à l'hôtel ? ». Ruud Krol annonça « tout était bon pour faire grandir l’hostilité du public ». Plus généralement, les joueurs des Pays-Bas reprochèrent « les coups de pieds », « les coups de poings » donnés en toute liberté sur le terrain sans que l’arbitre ne sanctionne l’agressivité débordante de la sélection argentine. Tout était bon pour que l’Albiceleste remporte sa Coupe du monde devant les yeux du dictateur Jorge Vileda, se servant du Mondial comme une véritable vitrine pour dissimuler les exactions commises par son régime. La finale fût même retardée d’une demi-heure parce que les Argentins ne voulaient pas que le Néerlandais, René Van de Kerkhof, joue avec un plâtre au poignet. Un véritable enfer pour l’ensemble de la sélection des Pays-Bas.

Un match intense

La rencontre se déroula donc dans ce contexte si particulier. Adeptes du football total et d’un jeu plus qu’alléchant, les Néerlandais dans la lignée de 1974 mais sans leur idole, Johan Cruijff, veulent tout de même faire tomber l’Albiceleste et remporter leur premier titre mondial. La première période est tendue avec un match rugueux imposé par l’Argentine. Dans ce combat équilibré avec des actions franches de part et d’autre, Mario Kempes ouvre le score à quelques minutes de la mi-temps, d’un intérieur du pied gauche qui se glisse sous le corps de Jongbloed (1-0). La deuxième période repart sur un rythme aussi soutenu et les Pays-Bas réussissent à égaliser à une dizaine de minutes de la fin du match, sur une magnifique tête de Nanniga (1-1). Les deux nations vont donc se livrer à une prolongation pour décider du vainqueur de la Coupe du monde. C’est le moment où Mario Kempes va rentrer dans l’histoire, après une série de dribles qui l’amène devant le portier adverse, l’attaquant argentin frappe, sa tentative est repoussée mais il bénéficie d’un contre favorable et n’a plus qu’à pousser le cuir dans le but vide (2-1). Les Pays-Bas ne reviendront jamais dans le match et encaisseront même un dernier but en fin de prolongation (3-1), par Bertoni. L’Argentine remporte donc sa première étoile et grimpe sur le toit du monde. Les Néerlandais refuseront de récupérer leur médaille sur le podium, Rep expliqua pourquoi : « Ils venaient de nous voler la Coupe du monde. On n’allait pas en plus les remercier, non ? »

Espérons que ce soir, le match rentre dans l’histoire, en nous offrant un spectacle aussi magnifique qu’il y a 36 ans !