Coupe du monde 2014
Bonjour demi, adieu ennui !
Cette Coupe du monde brésilienne, il faut le dire, nous a clairement passionnés et émerveillés. Ça, c’était jusqu’au début des quarts de finale où la compétition a basculé dans une autre dimension, plus froide et moins rocambolesque.
Fini de rêver, les choses sérieuses ont commencé et la réalité est venue nous frapper de plein fouet. Après une phase de poules placée sous le signe de la folie, de la générosité et des huitièmes de finale ahurissants, les quarts de finale sont placés sous le signe de l’ennui, une véritable douche froide. Les équipes qui nous ont fait bondir, hurler de plaisir, kiffer comme jamais, sont sorties une à une de la compétition. Alors amis chiliens, colombiens, algériens, mexicains, américains on vous dit merci et rendez-vous dans 4 ans en Russie pour une nouvelle aventure. Ces outsiders d’un jour ont fait le job, ont pimenté les débats mais, comme d’habitude, l’effet soufflé n’est jamais très loin et ils s’effacent devant un enjeu presque toujours réservé aux plus gros qu’eux. En effet, jamais un dernier carré au passé aussi riche n’avait été réuni dans l’histoire d’un Mondial qui en est pourtant à sa vingtième édition. Brésil, Allemagne, Argentine, Pays-Bas, on ne peut pas dire que les quatre survivants nous aient enthousiasmés par le beau jeu. Preuve de l’amertume qui nous gagne dans cette Coupe du monde, la moyenne de but est en chute libre. 2, 83 par match durant les poules, la moyenne s’effondre à 1,38, dans le temps réglementaire des huitièmes, puis à 1,25 en quarts. Adieu euphorie, bonjour ennui !
Spectacle où es-tu ?
On ne crache pas dans la soupe mais il faut bien l’avouer, l’enjeu a largement pris le dessus. Il n’y a pas que les buts dans la vie, on est bien d’accord, d’ailleurs le seul quart de finale qui ait valu son pesant de cacahuètes en terme d’intensité, fut le 0-0 entre Costa Rica et Pays-Bas. Le cynisme l’emporte donc dans ces quarts de finale lancés par un bien triste, et on pèse nos mots, Brésil-Colombie. Un match détestable et haché qui peut se vanter d’avoir égalé un record, celui du plus grand nombre de fautes commises (31) par une équipe en 90 minutes. Si jusque-là, les spectateurs ont pu prendre du plaisir, c’est parce que les arbitres avaient la consigne de laisser jouer. Ce qu’ils ont fait puisque les expulsions sont en baisse en 2014, trois fois moins qu’en 2006. Un spectacle fluide en mode samba brésilienne. Enfin ça c'était jusqu’à ce que l’enjeu vienne ternir le jeu. Des affiches alléchantes, prometteuses jusqu’à ce que les joueurs exploitent la mansuétude du corps arbitral. Ce Brésil-Colombie était une rencontre qui n’est pas sans rappeler les Barca- Real de l’ère José Mourinho où l'on découpe les artistes pour ne pas subir le spectacle. Oui je vois déjà vos commentaires, un seul match me direz-vous mais tellement représentatif de la morosité de ces matches couperets.
Des demi-finales pour tout faire sauter ?
Aucun des demi-finalistes n’a réellement remporté le prix du beau jeu. L’Argentine repose jusque-là sur une Di Maria-Messi dépendance, l’Allemagne a convaincu sur le premier match et depuis rien ou presque, la Mannschaft a profité d’une certaine léthargie française pour tirer les marrons du feu. Le Brésil et les Pays-Bas ne se sont pas non plus distingués pour leur jeu flamboyant. Deux grandes demi-finales quand même sur le papier, espérons qu’elles le soient également sur le terrain. Certes, on a vibré mais on ne se serait pas emballé un peu trop vite, à imaginer que nous vivions le plus beau des Mondiaux ? Il reste quatre matches pour nous donner tort mais il faut l’avouers pas sûr que nous soyons dans le faux. En tout cas, ces dernières équipes devront forcer leur nature pour atteindre le graal, ce qui dans ce cas-là, nous replongerait dans l’euphorie de début de compétition.