BRESIL 2014

Allemagne

La Mannschaft n’est pas invincible : ses points faibles

Demi-finaliste de deux dernières Coupes du monde, l’Allemagne se présente comme favorite face à la France, et compte bien continuer sur sa lancée. Cette sélection est impressionnante, mais loin d’être parfaite.

Löw

Une ligne défensive fragile

Manuel Neuer ne peut pas tout faire, contrairement à ce qu’il a montré face à l’Algérie. C’est d’ailleurs à chacune de ses interventions risquées, mais pleines d’assurance et de talent, qu’une des failles de cette équipe d’Allemagne a été démontrée : la fébrilité défensive sur les longs ballons et passes en profondeur. Joachim Low l’avait avoué lui-même après le 8ème de finale face aux Fennecs : ‘’Les Algériens ont souvent déjoué notre pressing en utilisant de longs ballons vers l'avant. C'est notre point faible et ça ne leur a pas échappé.’’ Cette ligne défensive leur a fait défaut à deux reprises face au Ghana, sur le but d’Ayew de la tête et celui de Gyan servi en profondeur. L’une des raisons de cette faiblesse, est la présence de 4 défenseurs centraux et aucun latéral. Boateng et Howedes auront joué tous les matchs de poules sur les côtés, alors qu’en club ils évoluent en charnière centrale. Et vu que Philipp Lahm évolue désormais au milieu de terrain, son absence se fait ressentir sur les côtés. Face à l’équipe de France, Boateng et Howedes auront du mal à canaliser des joueurs comme Valbuena ou Griezmann, tous les deux très mobiles et rapides.

Une animation offensive atypique

Certains diront qu’une équipe qui a marqué 4 buts au Portugal ne peut pas manquer de réalisme et ne peut pas être critiquée sur son attaque. Mais vu que les Etats-Unis, malgré leurs faiblesses offensives, ont marqué 2 buts au Portugal, et le Ghana en a inscrit 1, la raclée allemande n’était qu’une illusion, un trompe-l’œil. Les forces et les faiblesses de la Mannschaft ne peuvent pas être déterminées au vu de sa rencontre face à Cristiano Ronaldo et les siens. Durant ses 3 autres oppositions du Mondial, la sélection allemande a souffert. Comme contre l’Algérie et comme contre les Etats-Unis, l’Allemagne a eu du mal à ouvrir le score dès qu’elle est tombée sur une équipe défensivement bien en place. Le manque de clarté en attaque est représenté notamment par le fait que Müller, en pointe, ne soit même pas un attaquant. La sélection allemande est arrivée au Brésil avec, parmi ses 23 joueurs, 10 milieux de terrains. Le seul attaquant, Miroslav Klose a son nom sur le banc de touche allemand depuis le début de ce Mondial. Et en l’absence de l’homme aux 15 buts en Coupe du monde, les offensives de la Mannschaft sont trop Müller-dépendantes. Sans les coups de génie de Thomas Müller devant, cette Allemagne-là ne marquerait pas beaucoup de buts.

Une réactivité lente en contre-attaques

L’Allemagne dispose de la deuxième plus haute possession de balle du Mondial, avec 63% en moyenne (derrière l’Argentine qui affiche 65%). Les hommes de Low se sont tournés vers un jeu où la possession du ballon est l’argument principal. Des équipes comme l’Espagne ou le FC Barcelone auront réellement prouvé que ce système présente beaucoup de faiblesses. La Mannschaft sait contrôler le jeu et proposer un spectacle intéressant quand elle a la possession du ballon, mais dès qu’elle le perd, elle peut rapidement être mise en danger par des équipes dont le style repose sur une contre-attaque rapide, comme l’Algérie ou le Ghana. Vu que les défenseurs latéraux n’ont pas l’habitude de fournir un travail offensif tel sur les côtés, leurs déplacements au moment d’une récupération adverse sont plus lents, créant rapidement des espaces en défense. Un jeu basé sur la contre-attaque, c’est ce qu'apprécie Didier Deschamps. Avec deux équipes tellement différentes, ce choc des quarts de finale risque d’être encore plus spectaculaire, on l’espère.