Equipe de France
Matuidi : Et si le Boss c’était lui !
Clé de voûte du milieu de terrain de l’équipe de France, Blaise Matuidi, alias « Marathon Man », sera un des rares titulaires habituels sur la pelouse ce soir pour affronter l’Equateur dans le mythique stade du Maracaña.
La Coupe du monde 2014 a fait entrer le joueur du Paris-Saint-Germain dans une nouvelle dimension au point de devenir, sans exagération aucune, une référence mondiale à ce poste si important de milieu récupérateur. D’œil d’observateur, il était récurrent de dire que depuis que « Marathon Man » est arrivé au PSG, en 2011, il ne cesse de progresser et s’améliore chaque année encore un peu plus. Plus rien n’étonne avec Matuidi ! Enfin ça, c’était jusqu’à son match vendredi dernier face à la Suisse (5-2). Accrocheur, omniprésent, mort de faim, increvable, l’ancien Troyen était partout sur le terrain et les qualificatifs s’épuisent plus vite que lui. C’est le genre de joueur qu’il vaut mieux avoir dans son équipe que sur le dos … Demander aux joueurs d’Ottmar Hitzfeld, ce qu’ils en pensent.
Il faudrait demander un scanner ou une IRM pour voir de quoi est constitué le nouveau boss des Bleus. Trois ou 4 poumons on ne sait plus, tellement Matuidi ratisse au milieu de terrain et gène par son pressing. Aux côtés de Pogba et Cabaye, le Parisien est précieux et court partout. Cela lui a même coûté une petite moquerie de la part du sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, en conférence de lendemain de match : « Matuidi ? Il court encore là. Vendredi soir, après le match contre la Suisse, il est rentré en courant, il n’a pas voulu prendre l’avion ! Aujourd’hui, même moi j’ai du mal à le suivre. Je le vois dans les 5m50, je tourne la tête et juste après, il est déjà dans la surface adverse. ». Avant d’ajouter : « Il a des aptitudes athlétiques, il est en confiance. Sa qualité première, c’est l’agressivité, même moi j’ai parfois du mal à le suivre. Je le vois dans notre surface et juste après dans celle de l’adversaire… ».
Rai : « Il faut un joueur comme lui au Brésil »
Depuis plusieurs semaines en équipe de France, le numéro 14 se révèle comme l’un des tout meilleurs milieux de terrain du monde. Qualité première du parisien, il ne lâche jamais rien. Cela lui vaut au PSG plusieurs surnoms, la pieuvre, la faucheuse ou le chewing-gum. Le marathonien à tentacule n’oublie pas ses tâches défensives soulageant ainsi Benzema ou Griezmann sur le côté gauche des replis défensifs.
La faucheuse a désormais une nouvelle victime, le gardien de but. En effet, Matuidi se met à marquer des buts, quatre depuis le match face au Pays-Bas, ce qui lui confère le statut de deuxième meilleur buteur des Bleus sur cette période. Un titre improbable et une collection de buts qu’il doit indéniablement à ses progrès techniques.
Didier Deschamps ne peut donc plus le chambrer, lui qui aimait le taquiner en répétant « qu’il était comme lui, avec une frappe allant de zéro à zéro ». Les regards se tournent de plus en plus vers le natif de Toulouse. Rai, l’ancienne gloire du PSG et de la Seleçao, s’est exprimé sur les problèmes de la sélection auriverde lors de cette Coupe du monde et notamment ceux existant au milieu de terrain. Pour Rai, la solution serait d’avoir un joueur comme le Parisien: « La référence, c’est Blaise Matuidi. Il faut un Matuidi à la Seleçao ».
Matuidi, la loi du milieu
Ses coéquipiers ne tarissent pas non plus d’éloges pour lui. En conférence de presse cette semaine, Mathieu Valbuena a rendu hommage au travail de son partenaire : « Quand on joue dans un système à trois milieux, Blaise, on connait ses qualités. C’est entre guillemets un chien sur le terrain. Il récupère beaucoup de ballons. Il harcèle beaucoup. Il abat beaucoup de kilomètres dans un match. Pour nous, les attaquants, ça nous fait un bien fou ».
Toujours à fond sur la pelouse, il harcèle ses adversaires les empêchant de s’installer dans une zone de confort. Le poumon des Bleus donne le ton à la rencontre et c’est maintenant son apport offensif qui étonne. Passer maître dans l’art du box to box, sa relation technique avec Benzema devient un des atouts fort de l’équipe de France. Passeur décisif pour le Madrilène face à la Suisse, les deux hommes se trouvent les yeux fermés. Un jeu en mouvement qui dynamise sans conteste celui de l’équipe de France.
Baromètre de la détermination que les Bleus sont capables de produire dans un match, le Parisien marche sur l’eau depuis le début de ce Mondial. Quand Matuidi va, la France va. En tout cas, sa progression semble sans limite tant elle ne finit plus d’impressionner. L’entraîneur de ses débuts, à Troyes, Jean-Marc Furlan dit de lui qu’il est un éternel insatisfait : « Ce qu’il a ne lui suffit jamais. Il y a du Tony Parker et du Teddy Riner en lui. Il ne se donne jamais de plafond ». On vous avait dit que c’était un monstre. On attendait Pogba et c’est finalement lui qui porte le milieu, et désormais l’attaque, de l’équipe de France vers des sommets.