Le retour de la Belgique, tout sauf un hasard

Effacés les douloureux souvenirs de 2006 et 2010, oubliées ces 12 années sans goûter aux joies de voir leur sélection disputer un match de Coupe du monde. Ce soir pour les Belges, la bière coulera de nouveau à flot dans les bars de Bruxelles, Bruges ou Anvers au rythme des exploits (on l’espère) des Diables Rouges. On a tendance à oublier que la Belgique fut longtemps une inconditionnelle du Mondial avec une présence ininterrompue de 1982 à 2002. « L’attente a été insoutenable mais maintenant on va pouvoir faire la fête, » nous raconte Antoine, Bruxellois et qui attend impatiemment depuis jeudi dernier devant son écran de télévision que les matches des premiers groupes défilent. Ils seront plus de 3500 à Belo Horizonte, tous vêtus de rouge et de noir et armés de fourche en plastique, pour supporter leurs diables. Le fan belge a belle réputation sur la scène internationale et cela devrait résonner jusqu’en enfer. L’enfer, justement, les supporters des Diables le promettent à leurs adversaires. « On espère pouvoir supporter la Belgique jusqu’à la finale. Personnellement, j’en suis persuadé, » confie Vincent Magnus, bourgmestre d’Arlon (Wallonie).

Un énorme enthousiasme

Contrairement à toute nation qui retrouverait la Coupe du monde avec une équipe moyennement bonne, la Belgique est attendue par le monde entier car son groupe est considéré par beaucoup comme l’un des plus complets du plateau. Avec des joueurs évoluant dans des tops clubs européens tels que Hazard, Kompany ou Courtois, on ne peut en vouloir aux Belges d’avoir autant confiance. Mais en font-ils trop ? « Je ne pense pas, pense Gilles Verdez, journaliste pour I-Télé et RTL. Il y a un enthousiasme et une belle génération montante. La grande question c’est de savoir s’ils auront la maturité suffisante pour assumer leur statut. » Il faut en effet noter qu’un seul joueur de la sélection belge démarrera ce Mondial avec plus de trente bougies au compteur. Il s’agit de Daniel Van Buyten (36 ans). Son statut de grand outsider, la Belgique ne le doit pas au hasard. Le groupe actuel est le fruit de la formation performante du pays. Il est aussi à mettre au crédit du sélectionneur Marc Wilmots, présent en tant que joueur lors du dernier Mondial. L’homme fort des Belges est un vrai guide pour les jeunes et, plus que lui-même, se plait à mettre ses hommes en lumière: « Les joueurs témoignent d'une grande mentalité de gagnants et veulent gagner. Il n'y a pas de dispute. Et si une blessure se produit, j'ai toujours quelqu'un d'autre prêt comme remplaçant. »

Notons enfin, que la Belgique n’a plus de clubs performants sur la scène européenne. Toute la passion est donc tournée vers la sélection. « L’équipe nationale fédère un pays qui est éclaté, explique Gilles Verdez. Autour des Diables Rouges, il y a un vrai regroupement. » Vous aurez l’occasion de vous en rendre compte dès ce soir. A 18h, en LIVE commenté sur notre site.