Ivan : ce terrible Rakitic

Et si le Brésil regrettait ce soir que le terrible Ivan ait finalement choisi de représenter la Croatie ? Son parcours aurait pu être bien différent s’il avait choisi de représenter sa patrie d’adoption plutôt que celle de ses parents. Né en Suisse, à Möhlin (petite ville frontalière avec l’Allemagne), Rakitic a honoré plusieurs sélections dans les équipes de jeunes helvétiques, avant d’opter finalement pour les Balkans et la Croatie. Formé au FC Bâle, il est élu en 2007 meilleur joueur de la Super League suisse. A l’issue de cette saison, il découvre la Bundesliga avec Schalke 04. Trois bonnes saisons en Allemagne et la Liga le remarque. En 2011, il rejoint l’Andalousie. Très vite il impose sa classe et devient le leader technique et le capitaine de Séville.

A 26 ans, « Rakeke » a encore ses plus belles années devant lui et commence seulement à se révéler aux yeux du grand public. Récent vainqueur de la Ligue Europa avec le FC Séville, le Croate partage le fauteuil de chef d’orchestre des Vatreni (les Damiers) avec Modric mais détient à lui seul le rôle de meneur d’hommes. Rakitic est de la trempe de ces joueurs exemplaires sur un terrain qui ont cette force d’attraction et cette capacité à mener un groupe vers les sommets. Aux côtés de Mateo Kovacic et surtout Luka Modric, Rakitic s’est imposé comme la plaque tournante du jeu des Vatreni. Techniquement au-dessus de la moyenne, ces trois joueurs sont capables de faire basculer le score d’un match à n’importe quel moment. Un but ou une passe décisive offerte, Rakitic possède la palette de ces joueurs imprévisibles qui le rend indispensable à son équipe.

Une polyvalence de tous les instants

Il forme avec Modric, l’une des paires axiales les plus prometteuses que la Croatie ait connu depuis la brillante génération auréolée du bronze en 1998. Un milieu de terrain encore plus performant depuis l’arrivée de Niko Kovac à la tête de la sélection au damier. Ivan Rakitic n’a aucun problème pour s’exprimer aussi bien sur et en dehors du terrain. Il jongle aussi facilement avec les langues (en parfait polyglotte, il en parle cinq), qu’avec les postes sur le terrain. Le Sévillan n’est pas avare d’efforts sur un terrain, sa polyvalence lui permet de jouer à plusieurs postes sans aucun problème et avec toujours le même rendement. En Espagne, le journal Marca, le surnomme le « Todocampista » (joueur tout terrain). Après sa saison fantastique, l’Europe entière s’arrache ce métronome. Et c’est finalement la Liga et le FC Barcelone qui a reçu la primeur de « Rakeke », son transfert avoisinerait les 20 millions d’euros. « Je suis très heureux. C’est un rêve qui se réalise », c’est en ces termes qu’a réagi le Croate. Maintenant l’esprit libre, espérons pour ce joueur talentueux qu’un autre rêve se réalise, ce soir, lors du match d’ouverture face au Brésil.