BRESIL 2014

Equipe de France

Les 5 questions soulevées par France-Jamaïque

Très larges vainqueurs d’une équipe de Jamaïque complètement désorientée (8-0), les Bleus ont avant tout fait le plein de confiance à défaut d’avoir dominé un adversaire de qualité. Les Français sont-ils prêts pour le Brésil ? Didier Deschamps a-t-il réussi ses tests avec succès ? Eléments de réponses autour de cinq questions clefs.

Benzema

Peut-on considérer la Jamaïque comme un vrai test ?

8-0, on ne voit pas ce score tous les jours. En étrillant la Jamaïque comme rarement elle a dominé un adversaire, l’équipe de France s’est rappelée au doux souvenir d’une soirée auxerroise de 1995 où elle en avait passé 10 à l’Azerbaïdjan. Face aux offensives bleues, les Reggae Boyz ont semblé démunis, désarmés et ont affiché un visage qui s’apparente plus à du football amateur qu’à ce qui se pratiquera, dans trois jours maintenant, au Brésil. Difficile de faire un réel bilan face à ce type d’adversaire. Pourtant, sans s’inscrire dans les hauteurs du classement FIFA, la Jamaïque occupe la 81ème place (deux rangs devant une certaine équipe d’Azerbaïdjan) et n’a pas semblé ces derniers temps s’apparenter à un punching-ball pour grandes nations. S’ils ont fini derniers de leur groupe de qualifications (zone CONCACAF) sans gagner une seule rencontre, ils ont décroché des matches nuls intéressants contre des équipes qualifiées parmi lesquelles le Costa Rica, le Mexique…et le Honduras, notre prochain adversaire. Il y a une semaine, la Suisse avait éprouvé toutes les difficultés du monde à s’imposer (1-0) face à la formation jaune et noire. Hier soir, l’équipe était peut-être plus désunie que précédemment, mais la France n’a pas été lui inscrire huit buts par hasard.

La France est-elle meilleure sans Franck Ribéry ?

Si le gardien visiteur, Jacomeno Barrett, a illuminé la rencontre par sa fragilité constante dans les cages et n’a pas sorti deux ou trois frappes que n’importe quel autre portier professionnel aurait aisément écarté, il s’est tout de même parfois incliné face à la réussite provoquée des Bleus. Le match était l’occasion de voir ce que pouvaient donner les joueurs de Deschamps en l’absence de Franck Ribéry. On ne l’attendait pas mais c’est finalement Karim Benzema qui a hérité du poste, délaissant sa zone en pointe à Olivier Giroud. A l’arrivée, le Madrilène a littéralement pesé sur la rencontre avec notamment un doublé à la clef et une multitude de redoublements de passes. Naturellement attiré par le côté gauche, l’attaquant français a eu tout le loisir de le délaisser quand c’était nécessaire et de s’y engouffrer lorsque le jeu penchait de son côté. Là où il donnait l’impression de marcher sur les plates-bandes de Franck Ribéry, on a senti un Benzema plus libre et donc plus difficilement cernable pour l'adversaire. La France n’est peut-être pas meilleure sans Ribéry mais elle ne semble pas véritablement pâtir de l’absence du Munichois.

L’association Benzema-Giroud peut-elle s’inscrire dans la durée ?

Bénéficiaire de sa série de matches amicaux convaincante et de la blessure de Franck Ribéry, Olivier Giroud a finalement conservé sa place à la pointe de l’attaque française. Un peu à la surprise générale tant on attendait Griezmann à gauche et Benzema en pointe. Le choix d’associer ses deux attaquants a finalement payé pour Deschamps. Lors des trois dernières sorties, le sélectionneur s’est certainement rendu compte plus que par le passé à quel point le jeu aérien d’Olivier Giroud était précieux. A-même de prendre la profondeur, de jouer tout en technique, de prendre de la vitesse ou de faire parler son physique, le Gunner est en plus dans une forme étincelante. Il est à l’origine de l’ouverture du score, sur une remise de la tête pour Yohan Cabaye. Il est aussi à la conclusion d’un brillant centre de Karim Benzema. L’association entre le Londonien et le Madrilène a porté ses fruits contre la Jamaïque, si bien que Deschamps pourrait opter de les faire démarrer ensemble dimanche contre le Honduras. Mais sur la durée et face à une opposition plus huppée, le duo Giroud-Benzema doit encore convaincre.

La charnière Sakho-Varane démarrera-t-elle la Coupe du monde ?

Koscielny – Varane ? Sakho – Varane ? Koscielny – Sakho ? Les matches de préparation étaient censés livrer une ultime réponse sur l’identité de la charnière centrale qui démarrera la Coupe du monde. En toute logique, la défense alignée contre la Jamaïque hier soir devrait être celle qui commencera face au Honduras. Et hier soir, Didier Deschamps avait opté pour le duo Varane-Sakho, ce même duo qui avait contribué à la remontada ukrainienne. Le Madrilène, presque assuré d’une place de titulaire avant les amicaux, le duel des deux derniers matches avait opposé Sakho à Koscielny, alignés deux fois de suite ensemble. Apparemment, c’est l’ancien Parisien qui aurait gagné la bataille. Si fondamentalement, son association avec Varane n’a pas pu prouver grand chose vue la faiblesse de l’adversaire, l’un et l’autre sont apparus solides à l’exception de quelques moments d’égarement dans le premier quart d’heure. Ils ont toute leur chance de jouer ensemble contre le Honduras. Mais (car il y en a un), on a laissé entendre côté staff des Bleus que Koscielny avait été obligé de renoncer en raison d’un petit pépin physique. Cela a-t-il changé la donne ? Nous le verrons.

Dans quel état psychologique les Bleus s’envolent-ils pour le Brésil ?

Trois matches de préparation disputés, deux victoires, un nul (cruel), treize buts marqués pour un seul encaissé. On ne va pas se mentir, dans la station-service à confiance, les Bleus ont fait le plein. Pour son grand retour, Karim Benzema a signé une passe décisive et un doublé. Sur la période de préparation, le néo-Bleu Antoine Griezmann a inscrit ses trois premières réalisations, tout comme Olivier Giroud qui s’est affirmé dans un rôle de titulaire inattendu. Malgré sa saison éprouvante, le trio Cabaye-Matuidi-Pogba (laissé au repos en début de match hier) a donné entière satisfaction dans la bataille du milieu de terrain. Il n’y a pas à dire, les Bleus se sont pleinement rassurés. On a également pu se rendre compte que dans l’attitude, dans les publications d’images ou de messages sur les réseaux sociaux, le groupe semble largement plus soudé et plus heureux de vivre ensemble que par le passé. Pour ces raisons, on peut dire que c’est avec le moral au beau fixe que les Bleus rallieront le Brésil ce soir. Mission préparation réussie pour Deschamps. Maintenant, place au spectacle !