Cameroun
Cameroun : pas de primes... pas d’avion
Les Lions indomptables n’ont pas pris le vol spécialement affrété, à Yaoundé, par la présidence camerounaise qui devait les amener, ce dimanche matin, au Brésil. En cause, une vieille histoire de primes qui tardent à se régler et qui secouent encore et toujours la sélection camerounaise.
Décidément, dans son histoire récente, la Coupe du monde et les transports, ne font pas bon ménage. L’équipe de France, gréviste d’un jour dans son bus à Knysna, avait fait le minimum syndical, en Afrique du Sud, pour finalement rester à quai. Et maintenant, c’est le Cameroun qui fait des « ciels » enfin... des siennes.
Y a t-il un pilote dans l’avion ? On vous l’assure ce n’est pas un scénario digne des frères Zucker mais plutôt le nouveau fait d’arme d’Eto’o et ses frères, enfin, ses partenaires. Le Cameroun ne se prépare pas de la meilleure des façons pour un Mondial, c’est un doux euphémisme. D'abord une grève de l'entraînement, suspendue le 23 mai dernier pour disputer un amical contre l’Allemagne le 1er juin (2-2). Cette fois-ci la menace est mise à exécution. Pas de primes pas d’avion, un adage qui rend le tarmac « Intouchable ». Un sujet épineux qui tarde à se régler. Les sommes proposées sont loin de celles espérées. Samuel Eto’o et ses coéquipiers ne comptent pas céder. La tension monte crescendo, un palier a été franchi, ce samedi, après la victoire contre la Moldavie (1-0, but de Sali).
Une crise ouverte qui prend des proportions invraisemblables. Les joueurs ont boycotté la traditionnelle levée de drapeau avant un Mondial, en présence du Premier ministre, obligeant le staff de Volker Finke à récupérer l’emblème national. Mais les Camerounais n’en sont pas à leur premier fait d’arme.
Des précédents en 2002 et 2011
Peu avant de s’envoler pour l’Asie et la Coupe du monde 2002, le groupe ne voulait plus quitter son hôtel de Roissy en attendant de récupérer l’argent promis par sa fédération, après la qualification. Une préparation tronquée, déjà, par des primes non versées. En (double) prime un Mondial complètement raté avec une élimination dès le premier tour.
En 2011, ils avaient refusé de prendre part au match contre l’Algérie toujours pour une question de primes. Samuel Eto’o avait écopé une suspension de 15 matches finalement ramenée en appel à 8 mois. Un comportement d’enfant gâté ou de footballeur irresponsable. Une nouvelle histoire qui aurait inspiré un scénario à Sergio Leone pour la suite de son western « Et pour quelques dollars de plus. »
Alors « bis repetita » cette année ? Certains médias évoquent des offres à hauteur de 70 000 euros par joueur, alors que ceux-ci en réclameraient 180 000. L’ensemble de la délégation attend des nouvelles de la fédération sous peine de rester encore quelques jours à Yaoundé. Une aberration quand on sait que le Cameroun entre en lice samedi prochain contre le Mexique. Les Lions sont reclus dans leur hôtel alors que des centaines de supporters ont pris place pour les encourager avant leur départ. Quand quitteront-ils leur tanière ? Seul Crésus le sait.