BRESIL 2014

Equipe de France

Les 5 questions soulevées par France-Paraguay

Le test paraguayen (1-1) n’a pas été aussi concluant que celui de la Norvège. Au moins dans le résultat. Dominateurs, les Bleus ont manqué de précision face au but. A 13 jours de France-Honduras, Didier Deschamps a-t-il définitivement son onze titulaire en tête ? Eléments de réponse autour de cinq questions clefs.

Griezmann

1/ Doit-on s’inquiéter de ce résultat (1-1) ?

Si le match nul contre le Paraguay a laissé un goût amer aux supporters présents dans l’Allianz Riviera de Nice et qu’il ne restera pas gravé dans les mémoires, il n’y a pas pour autant de quoi s’inquiéter d’avoir vu les Bleus craquer dans les dernières encablures. Et nous avons plusieurs arguments pour vous en convaincre. Tout d’abord, comme l’a rappelé Yohan Cabaye en conférence hier – « c’est vrai que, pour le moment, j’ai un peu de mal à digérer la préparation. Mais ce n’est pas grave, je me concentre sur le positif » - les Français sont au cœur d’une préparation physique très musclée. C’est l’apanage des semaines précédant le Mondial. Contre le Paraguay, les Bleus sont apparus plus éreintés que contre la Norvège et c’est tout à fait normal. Il n’y a par ailleurs aucune honte à faire match nul contre le Paraguay. L’équipe de Roque Santa Cruz a beau ne pas s’être qualifiée en Coupe du monde pour la première fois depuis 1994, un accident vécu comme un drame soit dit en passant, elle n’en demeure pas moins une armada accrocheuse et pleine de talent. On a pu le voir hier soir, l’équipe a répondu physiquement à la pression des Bleus et elle a malicieusement profité du relâchement français en fin de rencontre. De relâchement, il n’y en aura supposément aucun lors d’un match du Mondial. Le piège des amicaux s’est donc refermé sur les Bleus hier soir.

2/ Quelles étaient les attentes de Deschamps ? Est-il satisfait ?

Il ne faut pas non-plus occulter le fait que Didier Deschamps s’est servi de ce match pour offrir un maximum de temps de jeu à ses joueurs. Le sélectionneur des Bleus a absolument tout bousculé dès la pause et jalonnée de six changements, chose qui n’arrivera évidemment pas au Brésil, l’équipe s’en est trouvée chamboulée voire déséquilibrée. D’un 4-3-3, on est passé en fin de match à un 4-2-3-1 avec Clément Grenier en 10. Un remaniement tactique lié uniquement à la valse des changements et qui n’est peut-être pas étranger au résultat final. Résultat final qui n’est finalement peut-être qu’un mal pour un bien. « On a fait de très bonnes choses, a rappelé Didier Deschamps, mais ça prouve qu'on a encore des éléments à régler. » Il vaut effectivement mieux commettre les erreurs en préparation qu’en match officiel. Gageons que les Bleus auront beaucoup appris de ce match nul cruel.

3/ La France est-elle meilleure sans Benzema et Ribéry ?

Deux matches amicaux disputés et deux situations similaires : aucune minute jouée par les deux stars de l’équipe de France. Si Karim Benzema est à court de jus et que Franck Ribéry souffre d’une lombalgie chronique de plus en plus préoccupante, on peut dire que leur absence ne s’est pas trop fait ressentir au cours des dernières 180 minutes. En pointe, Olivier Giroud a parfaitement suppléé l’attaquant du Real Madrid. Un doublé contre la Norvège et de superbes dispositions contre le Paraguay : le Gunner vient de prouver à tout le monde qu’en cas de méforme du Madrilène, il serait là pour assurer au poste d’avant-centre. Concernant Franck Ribéry, il a vu son rôle de leader technique pleinement assuré par Mathieu Valbuena lors des deux derniers matches. Le Marseillais encore contesté il y a sept jours n’entend désormais plus parler de banc de touche. Alternant sur l’autre poste d’ailier, Antoine Griezmann, un but, et Loïc Rémy auteur d’un excellent match hier, ont assuré. De là à dire que la France joue mieux sans Benzema et Ribéry, il y a tout de même un pas…que nous ne franchirons pas.

4/ Que sait-on de plus sur le duel Koscielny – Sakho ?

C’était le duel dans le match contre la Norvège. Une nouvelle fois cette semaine, Laurent Koscielny et Mamadou Sakho ont remis le couvert. Sur la pelouse de Nice, l’un et l’autre avaient à cœur de prouver à Didier Deschamps qu’ils avaient leur place dans un onze de départ. Force et d’avouer qu’une fois encore, aucun n’a pris d’avantage considérable sur l’autre. Le joueur d’Arsenal et celui de Liverpool ont connu des hauts et des bas. Au rang des bons points, Koscielny s’est distingué par son positionnement toujours irréprochable tandis que Sakho a soulagé par sa combativité (voir le ballon qu’il chipe dans les pieds de Mendieta en taclant dans la surface). Au rang des mauvais points, Koscielny a parfois été coupable de transmissions douteuses et Mamadou Sakho n’a pas toujours été exceptionnel à la relance. Le remplacement de l’ancien Parisien à la mi-temps par Mangala a-t-il donné un semblant de réponse ? Pas sûr. Le joueur de Porto avait tout simplement le profil pour remplacer le joueur des Reds plutôt que celui d’Arsenal. Et comme Deschamps voulait faire tourner… On en saura plus contre la Jamaïque avec le retour de Varane. A cette occasion, le sélectionneur devrait aligner l’équipe qui démarrera face au Honduras. Fin du suspense dans six jours donc.

5/ Rémy a-t-il pris des points dans la course à une place de titulaire ?

L’une des satisfactions de la rencontre contre le Paraguay, c’est à n’en point douter la performance de Loïc Rémy. Les défenseurs sud-américains vont longtemps se rappeler de la fougue du joueur de Newcastle. Oui, parce qu’ici, il est véritablement question de fougue. Virevoltant, rapide, décontenançant, Loïc Rémy se l’est jouée aimant à superlatifs et ça a plutôt bien réussi aux Bleus. La prise de profondeur : c’était lui. La plupart des occasions : c’était encore lui. Si Franck Ribéry n’est pas remis à temps et considérant que Mathieu Valbuena sera titulaire contre le Honduras, Loïc Rémy est à la lutte avec Antoine Griezmann pour une place dans le onze de départ. A-t-il pris des points contre le Paraguay ? C’est indéniable ! A-t-il pris de l’avance sur Griezmann ? C’est moins sûr. Le joueur de la Real Sociedad, qui l’a suppléé peu après l’heure de jeu (c’était l’inverse contre la Norvège), ne s’est pas procuré autant de situations mais c’est lui qui a débloqué la rencontre par une frappe parfaite. Chose que Rémy n’a pas su faire. Malgré la pléthore d’occasions qu’il s’est procurée, il n’a que très rarement trouvé le cadre. Un défaut qu’il faudra vite gommer. Rémy a donc pris des points mais Griezmann a su lui répondre. Suite du duel : dimanche contre la Jamaïque. A moins que Franck Ribéry ne soit remis d’ici là, ce qu’on lui souhaite évidemment.