Une couverture téléphonique insuffisante au Brésil ?

Imaginez-vous des milliers de spectateurs, assistant à un but extraordinaire dans l’un des 12 stades de la Coupe du monde brésilienne, mais ne pouvant pas partager leur ‘’selfie’’ ou tweet de célébration dans la minute qui suit ? Cette hypothèse, impensable voire apocalyptique pour certains, risque de devenir réalité dans quelques jours. Il serait en effet très probable que la couverture internet brésilienne ne soit pas assez puissante pour supporter le flux de touristes armés de smartphones durant le Mondial. Un manque de préparation et des carences, de la part du gouvernement ainsi que des compagnies téléphoniques, découvertes depuis la Coupe des Confédérations. En 2013, il s’était avéré pratiquement impossible pour les nombreux supporters entassés dans un même stade d’utiliser normalement leurs téléphones portables. La plupart des fans présents au Maracana pour assister à la finale (victoire 3-0 du Brésil face à l’Espagne) ne pouvaient même pas envoyer un simple SMS depuis l’intérieur du stade. Le gouvernement avait alors promis d’installer un réseau 4G plus puissant dans les 12 villes accueillant des rencontres du Mondial. Une promesse toujours attendue aujourd’hui. La répétition dans le stade de Sao Paulo a accouché d'une constatation affligeante : à trois semaines du Mondial, les connexions du stade du match d'ouverture sont faibles voire inexistantes. Solution subalterne, les organisateurs prévoient en réponse à cela d’installer des camions spéciaux à l’entrée des stades, ayant pour but d’augmenter la couverture et de créer des spots Wi-Fi.

Trop tard pour remédier au problème

Si même durant une journée normale au Brésil, les conversations téléphoniques peuvent être interrompues, la présence de milliers de touristes n’arrangera pas l’état des réceptions. Les fans venus de pays d’Europe ou d’Amérique du Nord où la 4G s’est globalement installée, auront du mal à faire avec la lente connexion internet brésilienne. En allant au-delà du problème de l’accès aux réseaux sociaux ou des appels d’après buts pour narguer un ami, cela pourrait affecter d’autres domaines pouvant mettre en danger le bon déroulement de la Coupe du monde et sa couverture médiatique. Non seulement le travail des journalistes pourrait être ralenti, mais les appels d’urgences seraient dans certains cas impossibles. Avec plus de 50.000 personnes dans un stade en train d’utiliser leurs téléphones portables, il serait compliqué de contacter d’urgence les secours en cas d’accident. D’après le Ministre des Communications, Paulo Bernardo, il est aujourd’hui trop tard pour remédier à ce problème, et il demeure certain que les fans auront sérieusement du mal à utiliser leurs téléphones dans la plus part des stades. Au pire des cas, il y a encore les Jeux Olympiques derrière pour se rattraper dans deux ans.