Equipe de France
Un rôle à jouer pour les réservistes
Si Didier Deschamps devrait donner la part belle à ceux qui verront le Brésil, ce soir contre la Norvège, les réservistes pourraient toutefois avoir un rôle à jouer au Stade de France.
Leur aventure est sur le point de s’arrêter. Après seulement neuf jours passés à Clairefontaine, les six réservistes que sont Morgan Schneiderlin, Rémy Cabella, Loïc Perrin, Benoit Trémoulinas, Alexandre Lacazette et Maxime Gonalons iront prendre un congé bien mérité tandis que les autres se plongeront encore un peu plus dans leur mission brésilienne. Pour autant, malgré un départ anticipé et une réduction (comme prévu) du groupe à 23 hommes, on peut légitimement s’attendre à voir le sélectionneur français accorder du temps de jeu à ses joueurs de l’ombre. « Ce n’est pas impossible qu’ils jouent demain (ndrl : ce soir), a déclaré l’ancien joueur de la Juventus en conférence de presse. Certains apparaitront d’ailleurs sur la feuille de match. » S’il peut paraître absurde de lancer dans le bain des joueurs à deux doigts de partir en vacances, la stratégie de Deschamps est pourtant minutieusement pensée.
Déjà une grande victoire
Tout d’abord, une apparition ce soir contre la Norvège représenterait une sorte d’accomplissement pour les stagiaires du groupe de mondialistes. Une sorte de récompense pour leur engagement irréprochable au cours de ces quelques jours passés à Clairefontaine. Car s’il est une chose à saluer, c’est bel et bien cet état d’esprit exemplaire qu’ont laissé transparaître les suppléants, à l’image de Maxime Gonalons : « Il y a de l’intensité dans nos séances, on a tous envie d’être le plus performant possible, de gagner les jeux, Mais on fait aussi très attention. On n’a pas envie qu’il y ait des blessés.» Pour des joueurs comme Schneiderlin, Cabella ou Perrin, une apparition en seconde période serait tout simplement une grande victoire. « Pour être honnête, il y a trois semaines de cela, je ne m’y attendais pas, » avait reconnu Schneiderlin à son arrivée à Clairefontaine. Rémy Cabella parlait d’ailleurs de « message de la part du sélectionneur ». Il n’a sûrement pas eu tort.
Une stratégie payante
Plus qu’une récompense, Didier Deschamps, en choisissant ces joueurs-là plutôt que des Clichy, Nasri ou Jallet, annonce déjà les prémices de l’Euro 2016 durant lequel il conduira également le groupe France. Le bon comportement des réservistes est aussi la victoire de la stratégie du coach de Bleus. En étant clair d’entrée, en édictant précisément les rôles de chacun, il s’est clairement démarqué de ses prédécesseurs (Jacquet, Domenech ou Blanc) qui avaient laissé l’espoir à chacun avant d’en décevoir inéluctablement certains au moment fatidique du choix. Le seul risque pour l’ancien coach de Monaco était de voir de la décompression chez les réservistes : il n’en fut rien. Offrir du temps de jeu à ces joueurs sur le départ serait aussi une bonne manière pour Deschamps de les mettre en confiance et de les garder concernés par l’enjeu. Car ne l’oublions pas, si l’un des 23 venait à se blesser, c’est par un des réservistes qu’il se verrait remplacer. Et par personne d’autre.