BRESIL 2014

Brésil

Brésil-Uruguay, la tragédie du Maracana

La Coupe du monde 1950, disputée au Brésil, demeure à ce jour la plus grande déception du football brésilien. Attendue comme le premier sacre de la Seleçao par tout un pays, la « finale » face au voisin uruguayen brisa le rêve de millions de Brésiliens.

bresil-uruguay-1950.jpg

A l’époque, le vainqueur est couronné aux termes d’une poule finale. Les quatre équipes qui la composent sont alors le Brésil, la Suède, l’Espagne et l’Uruguay. Le Brésil, impressionnant, balaye les Ibériques (6-1) et la Suède (7-1), tandis que l’Uruguay obtient un match nul contre l’Espagne (2-2) et vient difficilement à bout des Scandinaves (3-2). Le dernier match oppose la Seleçao à la Celeste dans ce qui peut être considéré comme la finale de cette Coupe du monde. Le Brésil n’a besoin que d’un match nul pour soulever le trophée Jules Rimet tandis que les Uruguayens doivent, eux, impérativement battre les hôtes s’ils veulent remporter la compétition une seconde fois après 1930.

Les 205 000 supporters présents au Maracana, tous voués à la cause du Brésil, n’attendent qu’une seule chose : remporter cette première Coupe du monde qui leur tend les bras. L’ambiance est indescriptible, suffocante, le spectacle à la hauteur du match, historique. La Celeste emmenée par Juan Schiaffino, l’un des meilleurs joueurs de son époque, n’entend pas se laisser marcher dessus par l’armada brésilienne des Ademir, Zizinho et autre Jaïr. La première mi-temps ne ressemble à aucune autre pour le Brésil. Le jeu est fermé, les magiciens brésiliens ne se trouvent pas, leur jeu flamboyant cafouille et devient un vague souvenir. Les 22 protagonistes rentrent aux vestiaires sur un score nul et vierge au plus grand plaisir du sélectionneur uruguayen.

Une atmosphère dramatique

La deuxième période débute parfaitement pour le Brésil, le petit ailier Friaca ouvre le score deux minutes après la reprise (1-0) et permet à tout le peuple jaune et vert d’exploser et de croire encore plus à son rêve. Toutefois, la façon de jouer défensive de leurs héros est incompréhensible pour les supporters, l’inquiétude grimpe dans les gradins au fil des minutes. Les doutes deviennent réalité à la 66ème  minute, l’icône Schiaffino inscrit alors le but égalisateur (1-1) et plonge tout un pays dans la panique. A ce moment du match, les Brésiliens sont toujours virtuellement champions du monde mais le jeu produit par la Seleçao ne respire pas la sérénité. A 10 minutes du terme, Ghiggia, passeur décisif sur le premier but de la Celeste, inscrit le but salvateur (1-2) et anéantit le rêve de la nation brésilienne. Silence et détresse dans le Maracana. L’atmosphère dramatique est à la hauteur de l’espoir qui était placé dans cette Coupe du monde.

Le créateur de la compétition, Jules Rimet, écrira plus tard : « Je me trouvai seul dans la foule, bousculé de tous côtés, avec la coupe dans les bras ne sachant que faire. Je finis tout de même par apercevoir le capitaine uruguayen et je lui remis la coupe en lui serrant la main, comme en cachette, sans pouvoir lui dire un mot. » Depuis ce 16 juillet 1950, dans l’esprit de tous les Brésiliens, une tâche plane au dessus du mythique stade Maracana. Soixante quatre ans plus tard, la bande à Neymar et Thiago Silva aura la mission d’effacer cette erreur en remportant leur Coupe du monde lors de la finale qui se déroulera... au Maracana.