BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Sao Paulo joue avec le feu

Le stade de Sao Paulo, théâtre de la rencontre d’ouverture du Mondial, n’a pas donné satisfaction après le match-test qui s’y est disputé hier soir. A 24 jours de la compétition, la situation inquiète.

Stade Sao Paulo

A ce rythme-là, les ouvriers de l’Arena Corinthians seront encore affairés avec leurs outils quand s’élancera la cérémonie d’ouverture du Mondial, le 12 juin prochain. Décrié pour la lenteur de son chantier et les nombreuses polémiques qu’il a générées (trois morts depuis le début des travaux), le stade de Sao Paulo est encore loin d’être terminé. Hier soir, la rencontre opposant les Corinthians à Figueirense (1-0) avait valeur de test et on peut dire qu’il fut largement manqué. Dans des conditions climatiques délicates, sous une pluie diluvienne, les supporters présents dans l’arène se sont littéralement faits rincer. On n’ira pas dire qu’on serait mieux installé dans un stade de district…mais presque. La toiture pose problème, car loin d’être achevée. Sans compter sur les nombreux gradins encore incapables d’accueillir du public car loin d’être terminés ou sur l’absence notable de détecteurs de métaux à l’entrée du stade, éléments pourtant indispensables dans le cahier des charges de la FIFA pour assurer une sécurité optimale.

Des problèmes de communication

Mais s’il est une chose dont le stade qui accueillera la rencontre Brésil-Croatie dans trois semaines manque encore cruellement, c’est bel et bien d’installations technologiques. Jugez plutôt... Vous êtes journalistes, vous vous apprêtez à vivre l’événement de votre vie et à commenter depuis le stade les exploits de Neymar et Modric. Vous êtes bien évidemment séparé de votre rédaction par un océan, la communication est donc on ne peut plus nécessaire. Et... ô surprise, il n’y a pas de réseau téléphonique et encore moins de wi-fi dans la tribune presse où vous avez pris place. Gênant, non ? Plus incommodant encore, vous êtes spectateur. Le match s’achevant, vous quittez le stade et tandis que vos yeux commencent à se déshabituer peu à peu à l’aveuglante lumière des projecteurs du stade, ils sont soudainement accueillis par une ténébreuse obscurité aux alentours de l’enceinte. Absence d’éclairages et manquements dans les signalisations pour rejoindre le métro posent à ce jour de gros problèmes. Les spectateurs du match test ont dû employer les lueurs de leurs mobiles pour pouvoir s’extraire des pourtours de l’arène.

Le Brésil aime le risque

A quelques jours seulement du match inaugural, on ne peut donc qu’être inquiet de la situation à Sao Paulo. Alors que le stade devait être achevé pour décembre 2013, celui-ci n’a cessé de repousser l’échéance semaine après semaine, au point de mettre aujourd’hui la FIFA dans une position extrêmement inconfortable. Parce qu’un premier match se doit d’être joué dans un parfait écrin, parce que cet écrin est en quelque sorte la vitrine de la compétition à venir et que la compétition à venir est dans l’obligation d’être un somptueux spectacle. Entre les tensions sociales qui pullulent ça et là à travers le pays et ces stades imparfaits qui n’en finissent plus de ne pas finir, monsieur Blatter doit certainement regretter (un peu) de ne pas avoir tapé du poing sur la table plus tôt. Mais c’était annoncé. La Coupe du monde impose une immersion dans la culture du pays hôte. Le Brésil est manifestement un pays qui aime le risque mais l’administration du stade a certifié que tous les problèmes seraient réglés à temps. N’ayons donc pas le moindre doute : l’Arena Corinthians ne sera certainement pas complètement ce qu’elle aurait dû être lors du Brésil-Croatie d’ouverture. Mais elle sauvera les meubles, du moins en apparence.

Aurélien Renault
@aurelrnlt14