BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Duel pacifique sur les côtes Atlantique

Brésiliens et Colombiens se retrouvent ce soir à Fortaleza pour un duel qui s’annonce électrique et alléchant. Nous vous proposons une plongée au cœur des déclarations des différents protagonistes pour mieux saisir les enjeux du deuxième quart de finale du Mondial 2014.

Colombie fans

Brésil-Colombie en quarts de finale, ce n’est pas forcément l’affiche à laquelle on s’attendait et ce, même si le duel a pu apparaître sur certaines fiches de pronostiques de par la proximité évidente des deux formations au sein du tableau final. Curieusement, si le Brésil garde la cote auprès des parieurs justement, la marge entre les deux formations ne sera pas aussi énorme qu’on aurait pu le croire. De l’avis de nombreux spécialistes, les Colombiens sont la formation la plus convaincante depuis l’ouverture du Mondial. Le Brésil sera le test parfait pour voir ce que valent les Cafeteros. « Nous tombons sur un rival très dur, a expliqué James Rodriguez avec une évidente lucidité. Une équipe du Brésil qui possède de grands joueurs, mais eux aussi doivent penser que nous avons de grands joueurs. » Nul ne sait si le milieu de l’AS Monaco pense à lui-même dans cette déclaration mais même avec un effort suprême de modestie, il aurait tord de ne pas y songer. Meilleur buteur et même meilleur joueur actuel du Mondial, le jeune Colombien doit donner des sueurs froides à Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur brésilien.

Côté brésilien, l’échec est envisagé

A tel point que pour la première fois depuis le début de la compétition l’éventualité d’une élimination a passé la frontière de ses lèvres en conférence d’avant-match. « On veut aller au bout, a-t-il d’abord lancé avant de poursuivre. Et je dis aux joueurs, si vous perdez, ce n’est pas la fin du monde, on continuera, vous comme joueur, et moi comme manager mais on doit aller en finale. On a les qualités pour. » Au cœur d’une semaine nourrie par les rumeurs de défaillances psychologiques de son équipe, le sélectionneur champion du monde en 2002 a tenté de mettre les choses au clair concernant l’attitude de ses hommes : « Chacun agit comme il le sent. Certains prient, d'autres embrassent leurs alliances. On doit respecter l'individu. Ce n’est pas ça qui fait que vous êtes meilleur ou pas. » En ce qui le concerne, le capitaine Thiago Silva, critiqué pour sa fragilité dans les moments cruciaux, y est allé de ses petites phrases de défense. « Je donne tout ce que j'ai et quand tu fais ça, tu peux être atteint émotionnellement, a-t-il notamment précisé. Je me fous de ce les gens pensent. Je suis un émotif, c'est ma manière d’être et c’est normal pour un être humain mais ça ne m’affecte pas sur un terrain. Ça ne me rend pas les choses plus difficiles. Au contraire, ça m’aide. » Voilà qui a le mérite d’être clair.

 Scolari : « C’est toujours gentil, sympa entre nous. »

Et la Colombie dans tout ça ? L’a-t-on bien préparée côté Seleçao ? Tout en essayant de minimiser le poids du duel 100% sud-américain, Scolari s’est efforcé de dresser un portrait laudateur de son adversaire du jour. « Nous respectons la Colombie, a-t-il confié. Ce sera un grand match. On aime jouer ce type d’équipes techniques. La Colombie est meilleure que le Chili et il n’y a pas de guerre avec eux comme avec le Chili, l’Uruguay ou l’Argentine. C’est toujours gentil, sympa entre nous. Et on sait que sur une compétition, ça se joue à très peu. » Et côté colombien, comment on se prépare à affronter le favori du Mondial après avoir passé toutes les étapes sans encombres jusqu'ici ? « Nous avons les armes, a certifié Carlos Sanchez. Nous avons nos chances de poursuivre l’aventure. Nous pouvons faire mal à n’importe quelle équipe. Nous allons tout donner contre le Brésil. L’important c’est de garder notre calme. » Dans l’ambiance unique de Fortaleza, il y aura pourtant une place dans le dernier carré à empocher. Et une équipe légendaire à mettre au tapis. A ce petit jeu et pour conclure cet article, la parole revient au très discret José Pekerman, sélectionneur des Cafeteros : « Parfois une équipe avec beaucoup de potentiels, quand elle ne trouve pas la faille et qu'elle doit gagner, ne peut pas jouer aussi brillamment que d'habitude. Le tournoi devient alors intéressant, parce que l'équipe qui a le moins de talents individuels peut perturber l'équilibre de l'autre. » Vous l’aurez compris, l’ancien homme fort de l’Argentine s’attend sans détours à contrarier le Brésil, comme les Chiliens avant lui. On a hâte d’y être.