BRESIL 2014

Chroniques

Une Seleçao tout sauf Brazil

Inquiétant dans le jeu face à la Croatie puis contre le Mexique, le Brésil peine à justifier son rang. Pire, le favori de ce Mondial a rarement joué aussi mal et souffre d’un manque cruel d’inspiration lorsqu’il faut créer : un comble. Où est passé le football « do Brazil » ?

mix-brazil

Cette Coupe du monde devait être la leur, on nous promettait de la Samba, des actions de classe, un football chatoyant, bref un football comme le Brésil le fait si bien.
Hélas adeus le football « Do Brazil », et bem-vindo le football galère. Il faut bien l’avouer, le jeu proposé par la Seleçao est loin d’enthousiasmer tout un pays surtout le pays roi du football créatif. Alors pas d’inquiétudes au classement, les Auriverdes suivent leur rythme de croisière avec 4 points en deux matches et pointent en tête de leur groupe. Mais pourtant, il n’y a pas de quoi se rouler par terre et clairement le Brésil déçoit, il nous avait habitué à tellement mieux.
Le style de jeu de la sélection version Luiz Felipe Scolari n’enchante pas les foules. L’animation offensive est toute proche du néant, on exagère mais presque pas. Où sont passés les brésiliens ? Ces joueurs capables de lever les foules et de scotcher les spectateurs devant leur petit écran. Des magiciens comme Ronaldinho, Ronaldo, Rai, Rivaldo, Romario susceptibles de faire la différence à n’importe quel moment du match. Ce genre de joueur qui te fait aimer le football et le rend si imprévisible. Il est loin le temps du Brésil samba où l’on rêve tous d’avoir la même attaque composée de joueurs spectaculaires et surtout hautement efficaces.

Neymar unique brésilien parmi les brésiliens

Depuis le début de la compétition, c’est lui Neymar da Silva Santos Júnior le seul véritable brésilien sur la pelouse. Celui qui perpétue et maintient la flamme de la tradition d’un football que tout le monde aime ou a aimé, même les Argentins et oui ! Le Barcelonais se place à la hauteur de la ferveur sans égal qui entoure la Seleçao.
Car il faut bien l’avouer l’Hino Nacional Brasileiro, magnifiquement repris par toute une nation, est la seule chose à nous faire vibrer avec le Brésil cette année. Un prolongement a capella à nous faire dresser les poils et à arracher une petite larme au plus insensible d’entre nous. Neymar est le seul à craquer au moment de l’hymne, comme face au Mexique, mais il est aussi le seul à répondre présent sur le terrain. Ce papier n’est pas un hymne à Neymar mais il faut reconnaître que l’imprévisibilité et la créativité des auriverdes est souvent à mettre à son actif. Un doublé face à la Croatie puis Neymar lance le show Ochoa. Jusqu’à présent, il est le joueur le plus remuant, celui qui tente le plus.
Toutes les armes offensives reposent sur le natif de l’état de Saõ Paulo, il faut dire qu’il n’est pas vraiment aidé par ses compères, Oscar, Hulk qui n’a rien d’incroyable et surtout Fred complètement fantomatique depuis le début de la compétition. Il ne s’est signalé que par sa simulation grotesque pour obtenir un pénalty généreusement accordé par l’arbitre japonais face à la Croatie. Mardi, contre le Mexique, il est sorti sous les sifflets du public de Fortaleza.

Une colonne vertébrale fracturée

Il est coutume de dire qu’un champion du monde potentiel doit posséder un bon gardien, un grand défenseur et un attaquant de haut niveau. Le Brésil ne remplit pas tous ces critères. Pour ce qui est de l’attaquant, on vous l’a dit Neymar porte l’équipe sur ses frêles épaules. En ce qui concerne le gardien de but, la Seleçao n’est pas doté du plus séduisant portier de ce Mondial. Julio Cesar ne dégage pas confiance et sérénité et ne fait pas partie non plus du gotha mondial. Vous l’aurez compris, l’ancien Interiste, ce n’est pas la sécurité sociale.
Les Auriverdes possèdent bien un grand défenseur pourtant la charnière centrale, censée être la meilleur de ce Mondial, ne s’est pas montrée extrêmement convaincante. Thiago Silva aurait pu, et dû, être expulsé après son agression les deux pieds décollés sur Chicharito Hernandez. Mais nous ne vous ferons pas l’affront d’abattre (encore) la carte de l’arbitrage maison, à l’image du pénalty généreux accordé face à la Croatie.

Enfin pour remporter sa Coupe du monde, le Brésil doit vite retrouver un esprit d’équipe, une force collective et se rappeler à ses plus belles années, ou alors la chute sera terrible !