BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Stade de Sao Paulo, pari perdu

Le stade Corinthians qui doit accueillir le match d’ouverture dans deux jours ne sera pas dans sa configuration attendue. A deux jours de l’ouverture, on peut déjà dire que la mise en place de cette arène est un échec.

Stade-Sao-Paulo

Le Brésil disposait de sept ans, mais non. Malgré les différentes pressions exercées par la FIFA et l’incroyable laps de temps dont il bénéficiait, le pays organisateur du Mondial 2014 ne tiendra finalement pas ses promesses. Dans le viseur des médias depuis plusieurs semaines, l’Arena Corinthians de Sao Paulo où doit se tenir Brésil-Croatie dans deux jours était hier au cœur de nombreux tests de sécurité et de résistance. « Il y a encore beaucoup à faire, » a reconnu un travailleur au quotidien brésilien O Globo. « Ce sera prêt avant la Coupe du monde, » assurait un autre. Pour sûr que ça le sera. Mais pas dans les proportions attendues. Alors que la capacité du stade devait s’élever à 68 500, elle ne sera que de 61 606 très exactement. Une donnée que la FIFA s’est par ailleurs empressée de mettre à jour dans le descriptif du stade figurant sur son site officiel.

De nombreux impondérables

« Il est inacceptable que plusieurs stades ne soient pas prêts. Nous avons eu plusieurs années. C'est une honte ! Je me réjouis des matches à venir mais quand je vois tout ce bazar, je me fais du souci, c'est frustrant. » Cette citation est signée Pelé, membre du comité d’organisation. Elle date de quelques semaines mais elle illustre parfaitement l’état d’esprit qui anime les Brésiliens à quelques heures du début de la grande fête. Comment a-t-on pu en arriver là ? Il y a les impondérables d’une part. Les trois morts sur le chantier d’Itaquerao ont considérablement mis du plomb dans l’aile au projet. Sans compter sur l’effondrement d’une grue qui a causé de nombreux dégâts et fatalement engendré de nouveaux retards. De nombreux spécialistes avancent aussi une question de culture, un manque d’expérience pour l’organisation d’un tel événement. Et également un manque d’autorité de la part de la FIFA.

Ce stade restera un échec

Aujourd’hui, la question de la tenue du match d’ouverture à Sao Paulo ne se pose plus. On se demande toutefois comment la FIFA va gérer le problème de rétrécissement du stade. Près de 7000 places ont été amputées au stade des Corinthians, 7000 billets qui avaient en théorie trouvé preneurs, match de gala et match du Brésil oblige. La FIFA n’a pas communiqué à ce sujet mais on se doute qu’il est assez délicat d’annoncer à un quidam qu’il vient de se faire sucrer sa place parce qu’elle ne sera tout simplement pas « construite ». A moins que la grande instance du football international n’ait anticipé ce retournement de situation. Reste que le stade n’aura jamais été testé à sa capacité maximale et que ce sont des sacs de sables qui ont joué le rôle des spectateurs pour jauger la solidité des sièges. Dépassement du budget initial (de l’ordre de 15%), gros retards, problèmes de connexion. Quoi qu’il arrive désormais, le stade de Sao Paulo restera comme un échec retentissant du Brésil et de la FIFA.