Tranquille comme la Belgique

L’équipe de Belgique monte en puissance et hier, c’est la Suède qui en a fait les frais. Après avoir disposé de leur modeste voisin luxembourgeois (5-1), les coéquipiers du champion d’Espagne Thibaut Courtois ont dompté la Suède de Zlatan Ibrahimovic avec un calme déconcertant. « Le bilan du stage est très positif, résume le sélectionneur, Marc Wilmots. On a été très bien accueilli ici par la Fédération suédoise. J'ai eu exactement ce que je voulais, un bon match. » C’est là l’élément principal qui ressort du duel belgo-suédois : même au cœur d’une préparation physique musclée, les Belges sont capables de réaliser d’excellents matches. Les leaders que sont Witsel, De Bruyne et Hazard sont apparus dans une forme étincelante. Des joueurs comme Toby Alderweireld ou Moussa Dembélé, moins sollicités en club cette saison, offrent un gage de fraîcheur et par-là même des certitudes.

Le forfait de Benteke est digéré

Là où certaines nations voient leurs grands joueurs trainer des pieds, le poids des matches de la saison écoulée pesant lourdement sur leurs mollets, les préparateurs belges semblent avoir parfaitement géré la transition vers la Coupe du monde. « Il n’y a pas de blessés et je touche du bois, reconnait le défenseur Vincent Kompany. On a bossé dur toute la semaine et c’est bien d’arriver ici et de faire une belle prestation. » Solide, le défenseur de Manchester City a pesé de tout son poids sur la rencontre. Les attaquants suédois ont été aphones, au contraire de Romelu Lukaku. Auteur d’un triplé face au Luxembourg, il s’est encore offert une réalisation suite à un service brillant d’Axel Witsel. « Un attaquant qui marque c'est toujours bien, analyse Marc Wilmots. C'est toujours plus agréable. Mais je crois que si on regarde bien, c'est dans ses déplacements, dans ses remises, dans le jeu collectif que Romelu s'est beaucoup amélioré. » Le forfait de Christian Benteke, pressenti pour jouer en pointe au Brésil, semble donc parfaitement digéré.

Une communion sans pareille

Auteur du second but, Eden Hazard, qui s’était fait remarquer pour un échange sur Twitter quelque peu provocateur avec Zlatan Ibrahimovic, a prouvé au Suédois qu’il n’avait pas besoin qu’on lui apprenne à marquer des buts. La star de Chelsea a clôt la marque en duo avec l’excellent De Bruyne. Handicapé par une blessure en fin de saison, l’ancien Lillois semble avoir retrouvé la forme. « Ca fait du bien de marquer pour la confiance (ndrl : il n’avait plus marqué pour la Belgique depuis 15 mois) mais ce n’est pas mon objectif premier, a-t-il déclaré à chaud. Maintenant, il faudra gagner au Brésil, sans quoi, gagner des matches de préparation n’aura servi à rien. » Plus que des victoires, cette préparation expose au grand jour une communion sans pareille au sein du groupe. Il n’y a qu’à voir cet entrainement cocasse, à la veille du match, où les joueurs tentaient de toucher avec le ballon les structures soutenant les écrans de la Friends Arena. Le tout sous le regard amusé de Marc Wilmots. Après avoir laissé faire pendant un bon quart d’heure, le sélectionneur s’est alors exclamé : « Allez, les enfants. On rentre à la garderie maintenant. » Les crèches brésiliennes n’ont qu’à bien se tenir.

La Belgique démarrera son Mondial contre l'Algérie dans exactement 15 jours. Elle ira ensuite se frotter aux deux autres équipes du groupe H : la Russie d'abord puis la Corée du Sud.