BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

France-Brésil : 16 ans d'un destin croisé

Il y a 16 ans jour pour jour, l’équipe de France décrochait sa première Coupe du monde en battant le Brésil 3 à 0. Un match devenu légende dans le cœur des Français. 16 ans après, que reste-t-il de cette rencontre pour les deux sélections ?

France 1998

Tous les Français se souviennent de ce qu’ils faisaient ce soir de 12 juillet 1998 lorsqu’Emmanuel Petit scellait le score de la rencontre en inscrivant le troisième et dernier but de l'équipe de France à la 93ème minute face à la Seleção. Les Bleus entraient dans un moment de liesse puis de grâce avant la chute en 2002, avec l’acquisition d’un titre de champion d’Europe face à l’Italie en 2000 (2-1 en prolongation). Une génération dorée du côté des coéquipiers de Zinédine Zidane, alors que le Brésil est en reconstruction après la perte de son titre de champion du monde. La Seleção a par ailleurs rapidement rebondi en s’imposant en 1999, en Copa America, avant de vivre des qualifications pour le Mondial 2002 pour le moins compliquées. On connaît la suite, renversement de situation, les Bleus ne font qu’un petit tour dans le Mondial asiatique et sortent par la petite porte alors que le Brésil décroche une 5ème étoile. La bande à Ronaldo est au sommet du football mondial et dévaste tout sur son passage. Une nouvelle Copa America en 2004 puis la Coupe des Confédérations en 2005, épreuve durant laquelle les Brésiliens impressionnent tous les observateurs, à tel point qu’ils arrivent en grandissimes favoris lors de l’édition du Mondial 2006. Pendant, ce temps-là, les Français tentent de se reconstruire après la débâcle de 2002. Mais un championnat d’Europe 2004 compliqué vient de nouveau tout bouleverser. Les cadres sont critiqués et certains d’entre eux (Zidane, Lizarazu, Thuram et Makélélé) annoncent dans la foulée leur retraite internationale. Le chassé-croisé continue entre le Brésil de nouveau au top et une France en profonde difficulté.

2006-2010 : Succès et désillusion

L’année 2005 redonne espoir aux Tricolores. Zidane, Thuram et Makélélé reviennent sur leurs retraites et accompagnent la nouvelle génération française menée par Malouda, Abidal ou encore Govou. Un début de Coupe du monde 2006 poussif, et la France et le Brésil se rejoignent en quart de finale. La Seleção se retrouve face à un « Zizou » au sommet de son art. Tout le monde est d’accord pour dire que le seul Brésilien sur la pelouse ce soir là n’était autre que Zinédine Zidane. Les Bleus chuteront en finale face à l’Italie lors d’une séance de tirs aux buts qui se disputera sans Zidane, auteur d’un nouveau coup de sang et du désormais célèbre « coup de boule » sur Materazzi. Quand la France va, le Brésil ne va pas. Seule exception, le Mondial 2010, qui voit s’éclipser la France en phase de poules et le Brésil en quart de finale. Depuis leur succès respectifs en 1998 et en 2002, ces deux grandes nations du football mondial connaissent des difficultés à rester constantes. Les événements à suivre ne vont pas venir contredire cette théorie.

Un Knysna et un Belo Horizonte pour remonter la pente ?

En effet, la France et le Brésil vont tous deux connaître deux épisodes douloureux qu’ils auraient très certainement préféré éviter. En 2010, les Bleus sont devenus la risée du monde en refusant de descendre du bus, en signe de protestation contre la Fédération suite à l’affaire Anelka. Un épisode qui marque au fer rouge les Bleus, la presse qualifie leur prestation de « fiasco général » et leur cote de popularité est au plus bas. Les coéquipiers de Franck Ribéry vont connaître un désamour complet jamais atteint dans l'histoire. Un épisode synonyme de honte dans lequel l’entraîneur Raymond Domenech va être égratigné, lui aussi, par la presse. Des sélectionneurs lynchés, traînés dans la boue par la presse c’est le point commun entre la France de 2010 et le Brésil de 2014. Car après la débâcle, la honte, la correction reçu par la Seleçao face à l’Allemagne (1-7) en demi-finale de sa Coupe du monde, Luiz Felipe Scolari est en première ligne. Tout un pays demande la tête du sélectionneur « responsable » du plus grand fiasco de son histoire. Les journaux brésiliens titrent même : « Massacre », « Humiliation historique », « La plus grande honte de l’histoire ». Jamais une telle défaite n’avait été constatée à une marche de la finale. Tous les Brésiliens se souviendront du 8 juillet 2014. « Le Maracanazo », référence du drame historique vécu par les Brésiliens en 1950, lors de leur première Coupe du monde) domicile, perdu face à l’Uruguay au Maracanã, n’est plus rien à côté du cataclysme vécu face à la Nationalmannschaft. Les Bleus ont eux Knysna, le Brésil a désormais Belo Horizonte.

Depuis 16 ans, les deux sélections ont connu joies et déceptions. Deux parcours souvent croisés. Mais 2014, semble arriver comme un tournant pour ces deux équipes qui doivent se baser sur un renouvellement de génération pour renouer avec leur plus belles heures. La France a peut-être pris un temps d’avance en intégrant sa jeunesse flamboyante dans cette compétition, alors que le Brésil doit panser ses blessures et ses blessés pour rebondir dès 2018. 20 ans après la victoire française face au Brésil, nous retrouverons peut-être enfin ces deux nations au sommet du football mondial au même moment.