BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

L’Argentine s’évite l’enfer des Diables

En dominant la Belgique à Brasilia (1-0), l’Argentine de Gonzalo Higuain a validé son billet pour les demi-finales de la Coupe du monde au terme d’un match contrôlé. On n’avait plus vu l’Albiceleste à ce stade de la compétition depuis 1990.

Higuain

Elle aura attendu 24 ans ! L’Argentine aura dû patienter 24 longues années avant de retrouver les demi-finales d’une Coupe du monde. Grâce à Gonzalo Higuain, auteur du seul but de la rencontre, l’Albiceleste a conquis une victoire maitrisée face à la Belgique. Les hommes d’Alejandro Sabella joueront une place en finale, mercredi contre les Pays-Bas ou le Costa Rica. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Argentine n’a pas volé sa qualification. Sans être brillante, elle a su rendre son adversaire complètement aphone. La première mi-temps de ce troisième quart de finale donne d’ailleurs rapidement le ton en faveur des Ciel et Blanc. Après une première ouverture de Lionel Messi mal exploitée par Ezequiel Lavezzi, le Ballon d’Or initie une action limpide au milieu de terrain que conclue Gonzalo Higuain suite à une passe déviée d’Angel Di Maria. Le temps de réaction du Napolitain désarçonne Vincent Kompany et voilà l’Argentine mise sur de bons rails (1-0, 8ème).

Impuissance belge

Dans la chaleur étouffante de Brasilia, les premiers mouvements belges manquent cruellement d’énergie et de vivacité dans l’exécution. Seule une frappe cadrée de Kevin De Bruyne (26ème), bien stoppée par Sergio Romero, et une tête hors cadre de Kévin Mirallas viennent « inquiéter » l’arrière-garde sud-américaine. Rapidement mise sur orbite dans son quart de finale, l’Argentine laisse venir et gère les débats, un peu à la façon de l’Allemagne hier face à l’équipe de France. En contre, Messi et Di Maria s’en donnent à cœur joie, à coups de slaloms et de passes. Et si le Barcelonais doit perdre son compère, sorti prématurément sur blessure, cela ne l’empêche pas de provoquer un bon coup-franc à l’entrée de la surface et de manquer le cadre de peu en l’allumant d’une mèche au-dessus de la barre transversale.

Eden Hazard étouffé

Le retour des vestiaires est censé augurer d’une révolte belge. Le regard enflammé de Marc Wilmots à la fin des quarante-cinq premières minutes laisse effectivement à penser que son discours à la pause sera musclé. Mais toujours aussi apathique, la Belgique se fait contrer et par deux fois, Gonzalo Higuain manque le doublé. Une première fois sur une frappe déviée, une seconde sur une montée de balle en solitaire conclue par une frappe sur la barre. Sous pression, les Diables Rouges doivent alors se munir de nouvelles munitions. Dries Mertens et Romelu Lukaku rentrent en jeu pour faire basculer le match. Sans réel effet. Marc Wilmots fait alors un ultime changement, radical et parlant. La star des Diables, Eden Hazard doit céder sa place à Nacer Chadli à quinze minutes du terme, en n’ayant jamais brillé. Désormais éliminé, l’ancien Lillois n’aura clairement pas marqué ce Mondial de son empreinte.

L’Argentine peut y croire

Les dernières minutes auraient pu offrir un grand spectacle avec une Belgique attaquant à tout-va et une Argentine poussée dans ses retranchements. Mais non. Complètement hors du coup, principalement physiquement, les Diables Rouges s’effritent et ne trouvent pas au fond d’eux-mêmes le semblant de flamme nécessaire à une révolte. Face à une arrière-garde sud-américaine bien affutée et un milieu terrain mené de main de maitre par le solide Javier Mascherano, les hommes de Marc Wilmots déjouent. Gagnant du temps sur toutes les remises en jeu, habile pour casser le jeu belge, échappant aux dernières occasions européennes, l’Argentine atteint finalement ce qu’elle était venue chercher : une demi-finale au Brésil. A force de patience et d’intelligence tactique, elle aura rendu moins piquantes les fourches belges. Et donc oui, Thibaut Courtois n’est plus invincible sous le maillot rouge. Et non, Lionel Messi n’a pas abandonné ses rêves de trophée mondial. Pour le quadruple Ballon d’Or, l’aventure ne fait d’ailleurs peut-être que commencer.