BRESIL 2014

Equipe de France

Mr Thierry Roland : Et si finalement il ne manquait que vous ?

Voilà deux ans que la voix du foot nous a quitté, et il faut le dire Mr Roland : vous nous manquez ! Ce Mondial 2014 aussi exceptionnel soit-il, soyez en certain, Thierry Roland aurait aimé le commenter. On ne pouvait pas vous faire vivre une Coupe du monde, dans le pays du football, sans évoquer ce grand Monsieur qui nous laisse à tous un souvenir ému ou une anecdote en lien avec le football.

Thierry Roland

Absent de ce Mondial mais aussi paradoxal que cela puisse l’être, Mr Thierry Roland vous êtes, pourtant, présent dans toutes les têtes. Votre rire, votre gouaille ont laissé un vide dans le paysage audiovisuel. La voix de notre Titi national nous manque, surtout quand on entend vos successeurs qui s’égosillent pour ne rien dire ... On se prend à rêver des expressions et jeux de mots que vous auriez placé en assistant aux erreurs d’arbitrages qui émaillent déjà ce Mondial. Un nouvel adage vous serez venu pendant ce moment si particulier où les hymnes nationaux ont été oubliés à Porto Alegre lors de France – Honduras (3-0). Thierry avec votre célèbre acolyte Jean-Mimi vous auriez certainement été émerveillés sur un des plus beau match de ce Mondial. Ce France – Suisse, complètement fou, pendant lequel on vous imagine déjà vous égosillez et nous lancer un affectueux « Allez mon petit bonhomme », lorsque Valbuena déboule côté droit et inscrit le 3ème but des Bleus sur un centre parfait de Giroud. C’est Bleus là vous auraient ravi Mr Roland.

Nous avons longuement pensé à vous, lorsque la fatigue nous gagnait quand jouait la Corée du Sud et que nous devions commenter ces matches, vous savez à ce moment précis quand on n’arrive plus à faire la différence entre Lee et Park. Nous avons aussi pensé à cette vanne lorsque Lee peut remplacer Lee, on a d’ailleurs hésité entre le lit superposé ou évoquer ce grand appartement, comme vous en 2002 lors de France-Corée. Ce n’est pas politiquement correct mais on est d’accord avec vous Thierry : « Il n'y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu'un autre Coréen, surtout habillé en footballeur, d'autant qu'ils mesurent tous 1,70 m, qu'ils sont tous bruns, à part le gardien ». Le même sentiment nous habite lorsque nous étions devant cet insipide Suisse – Argentine, « Il y a toujours un barbu dans l’équipe d’Argentine », et bien là pour le coup rien, on l’a désespérément cherché sans le trouver. Rien jusqu’à ce que « la cabane tombe sur le chien » et ce but d’Angel di Maria brisant les rêves suisses. Vous avez manqué ce moment précis où l’on était sûr que Luis Suarez et Giorgio Chiellini ne passeraient pas leurs vacances ensemble, où encore celui où Matuidi a fauché Onazi « comme un lapin en plein vol ». Enfin, dans un match Brésil – Chili qui sentait la poudre sur la frappe de Pinilla, vous l’auriez dit Thierry : « Si c’est dedans, c’est pareil ! ». Rassurez –vous on a plus vu dans ce Mondial de « café-crème » que de passe dans le zig alors que le joueur part dans le zag.

Et que dire des France - Allemagne. Lorsque l’on évoque cette affiche opposant les Bleus à la Nationalmannschaft, on ne peut s’empêcher de penser à vous. Vous qui avez fait vivre à la France entière l’un des matches les plus mémoriaux de l’histoire des Bleus. Tous ceux qui étaient devant le poste se souviennent de l’attentat (n’ayons pas peur des mots, puisque vous, vous n’aviez peur de rien) de ce salaud de Schumacher sur le malheureux Battiston. Pour présenter l’adversaire du jour des Bleus, vous aviez dit : « L’Allemagne, ce n’est pas l’Autriche, ni l’Irlande du Nord », cela ne souffre toujours d’aucune contestation en 2014. Ce match de légende tant dans son enjeu que par sa dramaturgie, vous l’aviez vécu comme un supporter avec tout le chauvinisme et la passion que l’on vous connaît. Au moment de ce geste fou d’Harald Schumacher, vous lâchiez « Ah il n’a pas fait le voyage pour rien », avant de s’en prendre à Mr Corver, l’arbitre néerlandais de la rencontre. Ce match, nous ne sommes pas prêts de l’oublier, à l’image de l’énergie de vos commentaires ayant bercé toute une génération de passionnés de ballon rond, ayant également fait naître des envies de journalisme. Ce 4 juillet, jour de l’indépendance américaine, c’est un nouveau France – Allemagne qui se dresse devant nous. Une rencontre que l’on espère magique pour repenser à ce soir de 12 juillet 1998 où vous êtes définitivement rentré dans l’histoire. Aux commentaires de ce match, j’espère pouvoir vous plagier « Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c'est super. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala ! ».

Cela aurait été votre 14ème Coupe du monde et pour l’ensemble de votre œuvre, on vous dit merci !

Ici, Rio en direct du Maracanã, à vous Thierry !