BRESIL 2014

Suisse

Suisse : attention au coup de chaud !

Sévèrement touchée par la fulgurance des joueurs français vendredi dernier (5-2), la Suisse n’a pas pour autant délaissé ses ambitions. Elle croit même dur comme fer à sa qualification ce soir face au Honduras.

Inler

Impossible d’imaginer les huitièmes de finale sans la Suisse côté helvète. Malgré un début de Mondial plus que poussif (victoire obtenue dans le temps additionnel contre l’Equateur, défaite cinglante contre la France), le moral est au beau fixe chez Ottmar Hitzfeld et ses hommes. Sans conséquence donc le violent 5-2 encaissé par les Tricolores, même s’il reste dans un coin de la tête. « L’équipe était très déçue, a commenté le sélectionneur suisse. Nous avions l'espoir et l'objectif de battre la France, même si nous connaissions la force des Français. Nous avons bien commencé le 1er quart d'heure. Le 2-0 nous a fait très mal et nous a rendus nerveux. » Depuis samedi, on ne pense plus français dans le camp helvétique mais bel et bien hondurien. « Seul compte désormais le match de mercredi contre le Honduras, a déclaré hier un Valon Behrami souriant. Les deux entraînements effectués dimanche après-midi et lundi matin me rendent très optimiste. Ce fut du haut niveau. » Peu étincelant face à la France, le joueur napolitain ne craint toutefois pas l’élimination : « Je n'ai pas peur pour mercredi (ndrl : aujourd’hui) si nous jouons comme nous nous sommes entraînés ces deux derniers jours! »

Dans l’enfer de Manaus

Ce soir, ce sera donc au tour de la Suisse de se frotter à la fois aux rugueux honduriens mais surtout à l’atmosphère étouffante de Manaus. Un contexte tropical qui n’aura rien à voir avec la douce fraicheur de Weggis dans le canton de Lucerne, là où l’équipe a fait sa préparation. Encore une fois, Valon Behrami ne croit en aucun cas que les Helvètes seront handicapés par la piégeuse Manaus. « Le staff s'attache depuis trois à quatre mois à nous mettre dans les meilleures conditions pour ce match, a-t-il avancé. On peut jouer au foot à Manaus. Dimanche, j'ai vu des Américains courir comme des fous face aux Portugais... » Les Suisses se disent donc prêts à vaincre l’arène amazonienne. Mais gare aux lendemains moins chantants. Anglais et Italiens sont revenus visiblement éprouvés de leurs joutes à Manaus (tous deux éliminés) et il en va de même pour la Croatie et le Cameroun qui se sont effondrés physiquement lundi respectivement face au Mexique et au Brésil. « Malgré la lourde défaite contre la France, j'ai bon espoir que nous battrons le Honduras et atteindrons les 1/8, avance Hitzfeld. Le climat avantagera le Honduras. Ce sera très dur à Manaus mais nous gagnerons . » Jusque-là, toutes les équipes qui ont joué au nord du Brésil se sont effondrées ensuite. Les Suisses peuvent-ils échapper à la malédiction ?

Les Suisses, premiers supporters des Bleus ?

Reste que sportivement et en dépit du climat dans lequel ils vont devoir lutter face au Honduras, les Suisses partent avec les faveurs des pronostics. Première raison : ils peuvent se permettre de perdre (sans se faire écraser) du moment que la France sort victorieuse de son match face à l’Equateur. Va-t-on alors devenir supporter tricolore le temps d’une soirée côté suisse ? « Supporter de l'équipe de France ? s’est offusqué Behrami en conférence. Il m'est dur de l'être depuis vendredi. Mais Benzema et Giroud veulent marquer encore ! » Même son de cloche du côté de Blerim Dzemaili, buteur contre la France à Salvador. « Je suis convaincu que la France fera le "job" contre l'Equateur, a-t-il déclaré. Les Français aborderont ce match avec le plus grand sérieux. Les remplaçants voudront montrer qu'ils méritent une place de titulaire. » Mais le plus simple des calculs revient tout simplement à réaliser une grande prestation contre le Honduras, un adversaire qu’on ne prend pas à la légère. « Ils sont robustes, c'est vrai, mais ils savent aussi jouer au football, glisse Behrami. Ils doivent gagner et soigner leur différence de buts pour se qualifier. Ils vont donc venir. » Source de motivation supplémentaire : c’est un match nul et vierge contre ces mêmes honduriens qui avait éliminé la Suisse en Afrique du Sud. « Nous aurions dû gagner 2-0 face au Honduras il y a 4 ans en Afrique du Sud, se rappelle Hitzfeld. Nous disposons désormais de plus de potentiel offensif. » Ce soir, il sera grand temps de le prouver.