BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Brésil : après le fantasme, le rêve

Par cet article, la rédaction lance officiellement sa Coupe du monde et aussi la vôtre. L’occasion de vous présenter en détails ce lien indéfectible qui unit le Brésil et la plus grande des compétitions de football de la planète.

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C’en est terminé des pronostics, des supputations hasardeuses, des regards désespérés vers une horloge qui n’a jamais tourné aussi lentement qu’au cours des 100 derniers jours. La Coupe du monde est bel et bien de retour dans nos écrans de télévision, dans nos bars, dans nos rues, dans notre esprit coloré de vert et de jaune. C’en est fini de ces pénibles matches de préparation que l’on regarde par simple impatience, qu’on essaie de se représenter comme de vrais matches de compétition mais qu’on maudit au fond de nous car ils ne sont qu’un pâle avant-goût du feu d’artifice à venir. Car qu’on se le dise, ce dont il est question s’apparente bel et bien à un feu d’artifice. La Coupe du monde, lancée par le Français Jules Rimet en 1930 fêtera sa 20ème édition dans le pays du monde le plus représentatif du ballon rond : le Brésil. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas sur terre un peuple plus gaga, plus dingo, plus foufou à l’évocation d’un ballon qui roule sur lui-même.

Loin des débats fâcheux, loin des discussions interminables, à des années-lumière de ces questions qui animent sceptiques et moins sceptiques (le football n’est-il désormais qu’un tortueux business ?), le Brésil recherche le jeu et la passion. Là où certains verront des billets de banque s’évaporer sur un coup-franc parfaitement enroulé en lucarne de Cristiano Ronaldo, au Brésil, on y verra la classe, le geste, l’élégance. Cet instant qu’on cultive depuis des décennies, cette fête, ou du moins ce prétexte de fête au moment où le ballon franchit la ligne. Cette exaltation sans commune mesure où le ballon secoue les filets, secoue les cordes vocales et bouscule le train-train quotidien. Le Brésil s’apprête, et ce pendant un mois, à délaisser la monotonie de sa vie pour vibrer à la gloire de ses joueurs. Ça vous paraît peut-être futile mais là où le sport s’est mué en business pour certains, le football s’est transformé depuis des années en facteur d’intégration et de réunion d’un peuple.

S’il y a un roi au Brésil, appelez-le ballon rond

Alors bien sûr, tout n’est pas rose au Brésil, loin de là d’ailleurs. La crise sociale couve depuis plus d’une année et en s’accrochant à cette vitrine luisante qu’est la Coupe du monde, les grondeurs font entendre leur voix. Le pays est bourré d’inégalités, son développement économique et sa prise de pouvoir sur la scène mondiale ont malheureusement laissé des millions de citoyens à quai. Il était peut-être un peu maladroit de la part de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, d’annoncer que le peuple allait s’embarquer dans l’ambiance du Mondial aussitôt le coup d’envoi donné. Mais elle n’a peut-être pas tort dans le fond. Car on oublie trop souvent que les revendications des manifestants visent le gouvernement et par chute de domino les instances de la FIFA, jugées trop exigeantes par le cahier des charges qu’elles élaborent. Mais en aucun cas, on ne remet en cause cet art noble qu’est le football.

Pour la beauté du jeu, pour ce qu’il apporte, pour ce secours et ce réconfort qu’il prodigue aux plus démunis et aux plus jeunes, le football est respecté et métaphoriquement porté en triomphe. S’il y a un roi au Brésil, appelez-le ballon rond. Machine à valeurs, générateur de rêves, facteur d’intégration, le football a fait beaucoup pour le Brésil et le Mondial à domicile est l’occasion unique pour tout un peuple de verser dans une inédite euphorie pétillante. Là où la FIFA a peut-être eu tord, c’est que ce n’est pas le design ultra moderne des stades qui fera briller l’œil des Brésiliens. Ce n’est pas la résolution visuelle innovante qu’ils retrouveront sur leurs écrans qui les fera vibrer. Les Brésiliens s’égosilleront d’allégresse devant le football, devant le sport, devant le jeu et les gestes techniques. Et rien d’autre. C’est d’ailleurs là que les stars joueront leur rôle. En simples footballeurs qu’ils sont. Car ils ont beau être fortunés pour la plupart, sur le terrain, ils n’auront jamais que leurs pieds. Et vu les stars qui composent le plateau, les Brésiliens risquent fort de se régaler. Le Mondial démarre ! Chers Brésiliens, fini de fantasmer : place au rêve !