BRESIL 2014

Equipe de France

Le renouveau des Bleus : des cadres et des minots

De Bloemfontein en 2010 où ils sortirent piteusement contre l’Afrique du Sud à Porto Alegre en 2014 où ils retrouveront le Honduras, les Bleus ont littéralement changé de visage. Pour ce second chapitre, revue d’effectif des joueurs français version 2014.

Benzema-Griezmann

Dire que l’équipe de France s’est métamorphosée depuis 2010 est un doux euphémisme. Bousculés de toute part, éclipsés par une compétition intermédiaire (l’Euro 2012), les Bleus d’Afrique du Sud nous semblent extrêmement loin désormais malgré les quatre années seulement qui nous séparent d’eux. Un chiffre permet d’éclairer tout cela : 19. Sur les 23 sélectionnés qui débarqueront lundi au Brésil, 19 ne portaient pas la tunique bleue lors du fiasco de Knysna. Les quatre rescapés du dernier Mondial, après le forfait de Franck Ribéry hier, s’appellent Hugo Lloris, Bacary Sagna, Mathieu Valbuena et Patrice Evra. Didier Deschamps a donc fait table rase du passé. De toutes les grandes nations engagées, l’équipe de France sera l’équipe la plus remaniée de ce Mondial par rapport à la dernière édition. Plus qu’un vent de fraicheur, une vraie tempête glaciale. Enfin, vous avez saisi l’idée.

Une surprise au quintuple

On ne reviendra pas sur le choix fort de Didier Deschamps de créer directement une disparité entre les sélectionnés et les réservistes dès le début du stage. Mais le fait est que cette stratégie se révèle doublement payante à l’heure d’encaisser des forfaits en cascade (Mandanda, Grenier, Ribéry). En maintenant les remplaçants concernés, le sélectionneur a pu immédiatement compter sur eux. Et l’on ne peut pas dire que ce soient de vieux briscards qui aient rejoint le groupe. Là où l’inexpérimenté Ribéry était la surprise de la liste en 2006, comme l’était le jeune Valbuena en 2010, cette année, on peut parler de surprise au quintuple puisque parmi Stéphane Ruffier, Lucas Digne, Rémy Cabella, Morgan Schneiderlin et Antoine Griezmann, on en attendait peut-être un, deux au plus, mais clairement pas cinq. Au grès des aléas, près d’un quart du groupe se posera au Brésil avec l’étiquette de novice en Bleu. Un événement inédit en équipe de France à l’abord d’une Coupe du monde.

Une rampe de lancement vers 2016

Les joueurs de l’équipe de France 2010 version Domenech affichaient une moyenne de 31,1 sélections. Ceux de Deschamps culminent à 20,6. Les cinq inattendus cumulent 11 sélections avec une mention spéciale pour Schneiderlin qui ne compte pas la moindre cape à cinq jours du Mondial. Cette anomalie a de fortes chances d’être effacée contre la Jamaïque demain si le joueur n’est pas jugé à court de forme. Finalement, le joueur le plus capé au Brésil sera Karim Benzema (65 sélections). Le joueur du Real Madrid devra devenir le guide des Bleus avec la particularité notable toutefois de n’avoir jamais joué la Coupe du monde. Dans cette sélection tricolore aux reflets juvéniles, on peut donc lire la volonté de Deschamps d’utiliser le Brésil comme une rampe de lancement vers l’Euro 2016. Mis à part les trentenaires, le noyau dur de ce groupe devrait être celui de la prochaine grande compétition internationale des Bleus. Le Mondial sera un moyen parfait d’acquérir une expérience primordiale. Mais n’ayez crainte. Didier Deschamps est un gagneur et la Coupe du monde 2014 ne sera pas juste un vaste terrain d’entrainement. Les Bleus y lutteront avec hargne et envie. Normalement.