BRESIL 2014

Coupe du monde 2014

Brésil, J-7 : l'inquiétude grandit

Troubles sociaux, grèves, stades encore en travaux... A une semaine du début de ce qui aurait dû être une grande fête pour le Brésil, le bon déroulement de la Coupe du monde est plus que jamais menacé. Etat des lieux.

Stade-Belo

Depuis un an, les manifestations se succèdent au pays du football. Les Brésiliens ne digèrent que trop mal les 11 milliards de dollars d'argent public dépensés pour l'organisation du Mondial. Eux qui réclament des investissements massifs dans les transports publics, la santé et l'éducation.

Aujourd’hui, les employés du métro de Sao Paulo (qui conduit à l’Arena Corinthians, stade qui accueillera 6 matches dont celui d'ouverture) ont entamé une grève illimitée et réclament une augmentation salariale de 16,5%. « S’il y a de l’argent pour Itaquerao (surnom du stade de Sao Paulo) et la Coupe du monde, pourquoi n’y en a-t-il pas pour les transports publics ? » s’est interrogé le président du syndicat, Melo Prazeres Junior. Cette grève touchera quelque 4,5 millions d’usagers dans une agglomération comptant 20 millions d’habitants.

Et les mouvements sociaux devraient aller crescendo. Dès le 12 juin, les caméras de télévision du monde entier seront braquées sur le pays du football et ce pour un mois entier. L’occasion rêvée pour les manifestants de se faire voir et entendre. La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, et le numéro 1 de la FIFA, Sepp Blatter, se veulent optimistes. Mais hier encore, près de 4 000 militants du mouvement des sans domicile fixe et 400 membres de la police militaire ont exprimé leur mécontentement près du stade de Sao Paulo où ils ont bloqué une des principales avenues de la mégalopole. Ce mardi, une centaine de protestataires s’est rassemblée devant l’hôtel de la Seleçao à Goiânia, rappelant que la dimension sociale pouvait secouer le pays à tout moment. Le gouvernement assure qu’il respectera le droit de manifester à partir du moment où il s’exerce sans violence. « On pourra manifester, a expliqué la présidente. Mais pas porter préjudice au Mondial. »

Pour garantir une sécurité optimale, un total de 157 000 policiers et militaires seront mobilisés durant toute la compétition. Après l’incident avec le bus de l’équipe du Brésil (ndlr. Des manifestants l’avaient cerné, retardant son départ de l’aéroport de Rio), les personnels de l’armée ont été appelés en renfort pour protéger les 32 sélections (hôtels, centres d’entraînements et déplacements).

Les stades ne sont pas prêts…

Il n’y a pas que les stars qui sont incertaines pour le Mondial. Quelques stades le sont aussi. Le plus inquiétant : celui de Sao Paulo qui sera le théâtre du match inaugural Brésil-Croatie le 12 juin prochain. Lors du tout dernier test entre les Corinthians (propriétaires du stade) et Botafogo (1-1), dimanche 1er juin, seulement 40 000 entrées ont été autorisées alors que 65 000 spectateurs devraient s’y rendre pour l’ouverture de la compétition. Selon la Fifa, il ne devrait être prêt qu’à « la dernière minute ». Mais il n’est pas le seul dans cette situation. Sur les douze enceintes du Mondial, quatre autres en sont encore aux finitions, de nature et ampleur diverses : Curitiba, Cuiaba, Porto Alegre et Natal. Dire qu’ils auraient dû être tous livrés le 31 décembre...

Décès d’ouvriers (huit au total), multiples contretemps, les causes de ces retards sont nombreuses. Le Comité d’organisation local (COL) a affirmé que tout serait prêt à temps mais des doutes subsistent, notamment au sujet des tribunes temporaires et des loges VIP devant accueillir des chefs d’Etat.

On parle beaucoup des stades mais il faut aussi savoir que la rénovation des aéroports est l’un des principaux casse-têtes au Brésil. Même si Dilma Rousseff prétend qu’ils sont tous au point, beaucoup sont, en vérité, saturés et obsolètes. Une partie du toit des toilettes à l’aéroport de Manaus (nord du pays) s’est quand même écroulée en mai dernier pour cause de fortes pluies...

… mais les prostituées si

Mais si les infrastructures ne sont pas encore prêtes, les prostituées, elles, le sont. Depuis quelques mois, elles ont pris des cours d’anglais, de français et d’espagnol afin de faciliter leur travail avec les touristes le jour J. Formules de politesse, noms des positions sexuelles, des sex toys ou requêtes particulières, ces leçons devaient permettre aux travailleuses du sexe de pouvoir comprendre leurs futurs clients et de pouvoir dire non.