BRESIL 2014

Suisse

Xherdan Shaqiri, le multiculturalisme suisse incarné

Adversaire de la France le 20 juin prochain, la Suisse semble être le principal adversaire des Bleus lors des phases de poule de la prochaine Coupe du monde. Pour cause, la Nati possède dans ces rangs, un atout majeur nommé Shaqiri.

Shaqiri

C'est l'histoire d'un continent, c'est l'histoire d'un pays, c'est l'histoire d'une guerre mais c'est aussi et surtout l'histoire de Xherdan Shaqiri. D'origine albanaise, ce joueur aussi puissant que technique, est la fierté et dans le même temps le paradoxe d'une Suisse qui depuis plusieurs années tend à se refermer sur elle même. Pourtant, comme le montrait l'excellent reportage Enquêtes de Foot du 25 mai dernier sur Canal +, l'équipe nationale suisse compte dans ses rangs un certain nombre de joueurs issus de l'immigration. La guerre qui déchira les Balkans dans les années 90 favorisa l'arrivée massive de migrants dans le pays de Guillaume Tell. C'est ainsi que Shaqiri débarque à l'âge d'un an en Suisse accompagné de ses parents, ses deux frères et sa sœur. Très vite il est remarqué par les recruteurs du FC Bâle dont il intègre les équipes de jeunes à l'âge de 11 ans. Professionnel depuis 2009, ''Baby Popeye" espère créer la surprise avec la Suisse.

Pourtant s'il n'a pas manqué d'éblouir l'Europe avec le FC Bâle, notamment en éliminant Manchester United en décembre 2009 en Ligue des Champions, Shaqiri marque un peu le pas depuis son arrivée au Bayern de Munich à l'été 2012. Les performances du jeune Xherdan ne sont pas vraiment la cause (6 buts en 17 matches joués en Bundesliga) de cette relative stagnation. Face à Robben, Ribéry, Muller ou encore Kroos, le joueur de la Nati a, pour l'instant, du mal à trouver sa place au milieu de ces stars. Il pourrait ainsi profiter du marché des transferts à venir pour voguer vers d'autres horizons plus à même de lui donner le temps de jeu dont son immense talent a besoin pour s'épanouir. On parle d'un intérêt de Liverpool qui souhaiterait associer à son terrible duo SAS (Sturridge And Suarez) un autre 'S'. Shaqiri a donc toute les chances d'être l'une des stars du prochain mercato, d'autant plus que le Bayern de Munich, qui voit en lui le successeur d'Arjen Robben, ne semble pas disposer à le laisser partir.

La Suisse se prend à rêver

Une star, c'est surtout sur les terrains du Brésil que veut l'être Xherdan Shaqiri. La Suisse, 8ème au classement FIFA, espère cette année faire aussi bien qu'en 1934, 1938 et 1954 en atteignant les quarts de finale. « Nous ne serons jamais l'Espagne, l'Allemagne ou le Brésil, » déclarait récemment Shaqiri dans la presse suisse mais « une équipe jeune et talentueuse qui a un coup à joue. » Sur ce point, il semble difficile de donner tord à XS, la Suisse possède en effet une jeune génération très talentueuse, symbolisée par Ricardo Rodriguez (latéral gauche), Granit Xhaka (meneur) et Haris Seferovic (avant-centre), tous 3 champions du monde U17 en 2009. Épaulé par le duo napolitain Gökhan Inler-Valon Behrami et d'autres cadres à l'expérience non négligeable comme Stephan Lichtsteiner, la Schweizer Fussballnationalmannschaft se prend à rêver d'être la bonne surprise de ce mondial. Quel place alors pour Xherdan Shaqiri dans ce collectif complet et métissé ? Sauf blessure ou énorme surprise, le joueur bavarois sera le titulaire indiscutable sur le côté droit de l'attaque. Dribbleur hors pair, puissant et intelligent dans son placement, le jeune suisse aime tout particulièrement rentrer sur son pied gauche afin de faire la différence. Enfin, si l'on en croit Michel Pont, entraîneur adjoint de la Suisse, l'origine albanaise Shaqiri pourrait s'avérer être un avantage. Il déclarait en 2010 que : « Par éducation, les Suisses ne veulent pas faire de mal aux autres. Eux viennent de la guerre. Rien ne leur fait peur. » Les Bleus sont donc prévenus : les Suisses et Shaqiri croient en eux et en leur richesse culturelle.